Programme 2010

La fête en images

 

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44ème Journée mondiale des communications sociales
Dimanche 16 mai 2010

 

"Le prêtre et la pastorale
dans le monde numérique :
les nouveaux médias
au service de la Parole"

MESSAGE DU PAPE BENOIT XVI - 2010 (texte intégral)

Conseil Pontifical pour les Communications Sociales

 
 

Thème: Internet

 

 

Présentation du thème:
 
La mission principale du prêtre est d’annoncer la Parole de Dieu faite chair, homme, histoire, devenant ainsi signe de cette communion que Dieu réalise avec l'homme. L'efficacité de ce ministère demande donc que le prêtre vive un rapport intime avec Dieu, enraciné dans un amour profond et une connaissance vive des Saintes Écritures, "témoignage" en forme écrite de la Parole divine.
Le Message pour la 44ème Journée Mondiale des Communications Sociales veut inviter particulièrement les prêtres, au cours de cette Année Sacerdotale et après la célébration de la XII Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques, à considérer la grande ressource potentielle que constituent les nouveaux médias pour leur ministère au service de la Parole et leur exprimer les encouragements pour affronter les défis qui naissent de la nouvelle culture digitale.
Connus et valorisés adéquatement, en effet, les nouveaux médias peuvent offrir aux prêtres et à tous les agents pastoraux une richesse de données et de contenues difficile d’accès auparavant, et facilitent des formes de collaboration, et d’accroissement de communion impensables dans le passé. Grâce aux nouveaux médias, celui qui prêche et fait connaître le Verbe de Vie peut rejoindre avec paroles, sons et images - véritable et spécifique grammaire caractéristique de la culture digitale - des personnes individuelles et des communautés entières dans tout continent, pour créer de nouveaux espaces de connaissance et de dialogue en parvenant à proposer et à réaliser des itinéraires de communion. Utilisés convenablement, avec l'aide d'experts en technologie et culture des communications, les nouveaux médias peuvent ainsi devenir pour les prêtres et pour tous les agents pastoraux un moyen valide et efficace de véritable et profonde évangélisation et communion. Ils seront une nouvelle forme d'évangélisation pour que le Christ avance le long des voies de nos villes et sur le seuil de nos maisons pour redire: "Voici que je me tiens à la porte et que je frappe: si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi" (Ap 3,20).
 
 
Méditation du père Bernard Podvin, porte-parole de la Conférence des évêques de France pour la Journée de la Communication, le 16 mai 2010
 

PICTURE analyse l’utilisation d’Internet chez les prêtres

Rome, 16 février 2010 (Zenit.org) - L’étude scientifique internationale PICTURE (Priests’ ICT Use in their Religious Experience) a pour but d’analyser "quelle utilisation d’Internet font les prêtres de l’Eglise catholique".

Le projet, qui jouit du soutien de la Congrégation pour le clergé, cherche à comprendre l’attitude des prêtres vis-à-vis de ce nouveau média, ainsi qu’à développer une communication plus efficace de l’Eglise en ligne.

L’étude sera conduite par New Media in Education Lab de l’Université de la Suisse italienne (Lugano), en collaboration avec la Faculté de communication de l’Université de la Sainte Croix (Rome).

L’analyse consiste à remplir un questionnaire disponible en 6 langues sur le site www.pictureproject.info, avec des questions concernant les compétences technologiques des prêtres, le déroulement de l’activité en ligne, l’apprentissage et leur manière de communiquer dans le monde numérique. Les prêtres sont invités à contribuer à la recherche en remplissant le questionnaire.

Pour le prof. Daniel Arasa, professeur de communication numérique à la Sainte-Croix, PICTURE représente "une contribution originale de la recherche universitaire à l’année sacerdotale lancée par Benoît XVI". Les résultats de l’étude seront communiqués en juin 2010.

www.pictureproject.info/ ?page_id=278

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H2ONews : Les prêtres et le monde numérique

Rome, 29 janvier 2010 (H2ONews) - Lors de la présentation du message de Benoît XVI pour la 44ème Journée mondiale des communications sociales, Mgr Claudio Maria Celli, président du Conseil pontifical pour les communications sociales, souligne l’importance du thème choisi pour cette Journée dans le cadre de l’Année sacerdotale.

"Cette année le Pape a choisi un thème particulier lié à l’Année sacerdotale, "Le prêtre et la pastorale dans le monde numérique : les nouveaux médias au service de la Parole". Cela est très intéressant parce que, dans son message, Benoît XVI parle du rôle que joue le prêtre dans le domaine de la pastorale numérique, mais il ne s’adresse pas uniquement aux prêtres".

"Le message est adressé à toute l’Eglise qui doit découvrir petit à petit le rôle du prêtre dans la pastorale du monde numérique".

Le rôle fondamental du prêtre est de témoigner l’amour du message de l’Evangile, d’être un messager de la Parole de Dieu parmi tous les membres de l’Eglise et d’annoncer à tous les hommes la Bonne Nouvelle.

"Un thème important car le Pape souligne que le prêtre doit faire preuve d’une grande fidélité au message de l’Evangile, être un témoin passionné de la Parole de Dieu, et comme dit le texte, il doit rappeler à cette humanité égarée que Dieu est proche, que Dieu aime l’homme, et c’est le thème fondamental de la Bonne Nouvelle, de la grande Annonce."

Mgr Celli insiste sur l’appel lancé par le Pape dans son message :

"Je crois que c’est là le grand défi, l’appel serein, pressant, et bouleversant que le Pape adresse à nous tous par son message pour la 44ème journée mondiale des communications sociales."

SIGNIS

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Intermirifica.net, un nouvel annuaire des médias catholiques

Rome, 25 janvier 2010 (Zenit.org) - Le Conseil pontifical pour les communications sociales met en place un annuaire mondial en ligne des radios et télévisions catholiques et invite les radios et les télévisions à s’inscrire à l’adresse du portail : www.intermirifica.net.

Ce portail a été créé afin d’aider les moyens de communications catholiques à se mettre en contact, les inciter aux échanges d’expériences et de matériel, et à créer une synergie mondiale, de façon à les encourager à communiquer entre eux.

Le nom de ce nouvel annuaire catholique fait référence au premier et seul document du Concile Vatican II sur les communications sociales : il aspire à devenir "les pages jaunes" des moyens de communication de l’Église.

Le Conseil pontifical pour les communications sociales, le CELAM et SIGNIS ont lancé ensemble ce nouvel instrument de communication des médias catholiques.

Ce nouveau portail catholique fonctionne sur le modèle du système de "wiki", comme un annuaire que les utilisateurs peuvent remplir ou actualiser par eux-mêmes. Intermirifica.net fonctionne également comme moteur de recherche de radios, télévisions ou producteurs, en différentes langues et pays.

www.intermirifica.net

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Les nouveaux médias sont indispensables pour l'Eglise, selon Benoît XVI

ROME, Dimanche 24 janvier 2010 (ZENIT.org) - Dans son message pour la prochaine Journée mondiale des communications sociales, Benoît XVI présente sa vision pastorale sur les nouveaux médias. Ceux-ci sont devenus, selon lui, un « instrument indispensable » pour l'évangélisation.

Même si le sujet du message, en pleine année sacerdotale est : « Le prêtre et la pastorale du monde numérique : les nouveaux médias au service de la Parole », le message s'adresse à toute l'Eglise, a expliqué ce samedi Mgr Claudio Maria Celli, président du Conseil pontifical pour les communications sociales.

Dans sa présentation du message à travers « Power Point », au bureau de presse du Saint-Siège, Mgr Celli a montré que ce message est un approfondissement de l'expression du magistère pontifical sur les défis que pose à l'Eglise l'ère de la communication, nouveau signe des temps.

« C'est une évaluation positive des nouvelles technologies », a-t-il dit. Avant tout, le pape montre qu'il ne s'agit pas d'un scénario de l'avenir mais que « les moyens de communication modernes font depuis longtemps partie des instruments ordinaires, à travers lesquels s'expriment les communautés ecclésiales ».

Parlant du « monde numérique », Benoît XVI reprend la question que saint Paul posait au monde gréco-romain des origines de l'évangélisation, il y a 2000 ans : « Comment croire en lui sans avoir entendu sa parole ? Comment entendre sa parole ne si personne ne l'a proclamée ? »

La réponse du pape est une invitation à toutes les communautés chrétiennes à faire un pas en avant par rapport au passé : « Pour donner des réponses adaptées à ces questions au sein des grands changements culturels dont le monde des jeunes est particulièrement averti, les voies de communication ouvertes par les conquêtes technologiques sont désormais un moyen indispensable ».

« En effet, le monde numérique, en mettant à disposition des moyens qui offrent une capacité d'expression presque illimitée, ouvre de considérables perspectives d'actualisations à l'exhortation Paulinienne: "Malheur à moi si je n'annonçais pas l'Évangile!" (1 Co 9, 16) », explique-t-il.

Pour le pape, les nouveaux moyens de communication ne sont pas une option pour l'Eglise. « Avec leur diffusion, par conséquent, la responsabilité de l'annonce non seulement s'accroît, mais se fait plus pressante et réclame un engagement plus motivé et efficace », écrit-il.

Le grand danger

Le pape met cependant en garde contre un danger réel : évangéliser avec les médias ne signifie pas simplement faire des choses ou transmettre des messages à travers ces nouvelles réalités.

« La multimédialité généralisée et la "palette variée de fonctions" de celle-ci peuvent comporter le risque d'une utilisation dictée principalement par la pure exigence de se rendre présent, et de considérer de façon erronée le web seulement comme un espace à occuper », explique le pape.

Il ne suffit pas d'être présent, ajoute-t-il, il faut savoir comment être présent « dans le monde numérique » pour montrer que « l'attention aimante de Dieu dans le Christ pour nous n'est pas une chose du passé ou encore une construction savante, mais une réalité concrète et actuelle ».

Ainsi, pour la première fois dans son magistère pontifical, Benoît XVI trace les objectifs de la pastorale du monde numérique. Celle-ci « doit pouvoir montrer aux hommes de notre temps, et à l'humanité égarée d'aujourd'hui, "que Dieu est proche; que dans le Christ, nous appartenons tous les uns aux autres" ».

Le pape invite l'Eglise à emprunter cette route en exerçant une « diaconie de la culture » dans le « continent numérique » d'aujourd'hui.

« Avec l'Évangile dans les mains et dans le coeur, il convient de réaffirmer qu'il est temps aussi de continuer à préparer les chemins qui mènent à la Parole de Dieu, sans négliger de dédier une attention particulière à qui se trouve dans une situation de recherche, et plus encore de la tenir en éveil comme premier pas de l'évangélisation », écrit-il.

« En effet, poursuit-il, une pastorale dans le monde numérique est appelée à tenir compte aussi de ceux qui ne croient pas, sont découragés et ont dans le coeur des désirs d'absolu et de vérité éphémères, puisque les nouveaux moyens permettent d'entrer en contact avec des croyants de toute religion, avec des non-croyants et des personnes appartenant à d'autres cultures ».

Le pape conclut avec une affirmation claire : les nouveaux médias sont « une grande opportunité » pour les croyants.

Jesús Colina

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23 janvier 2010
LE VATICAN ENCOURAGE L'USAGE DE L'INTERNET


Le message du Pape pour la 44ème journée mondiale des communications sociales encourage les prêtres à utiliser Internet avec ce thème : " “Le prêtre et la pastorale dans le monde numérique. Les nouveaux media au service de la Parole”.

Il y a eu de la part de l'Eglise catholique déjà depuis longtemps un intérêt pour les différents moyens de communications sociales, et donc internet est venu s'y ajouter. Ce qui s'est passé dans le cadre de l'Eglise catholique, c'est aussi la publication de plusieurs documents importants qui ont essayé de développer une réflexion sur les usages d'internet et sur la présence sur internet.

L'Eglise ne se contente pas de réfléchir aux usages d'internet et de regarder ces nouveaux réseaux, elle s'y engage également, du Vatican aux laïcs, en passant par les prêtres...

“Il y a d'une part des initiatives centrales. Il y avait eu et il y a toujours ce site très important du Vatican qui avait été développé à l'initiative et avec l'encouragement de Jean Paul II, il y a aussi les sites diocésains (...) Et il y a aussi une multitude d'initiatives individuelles, à la fois initiatives de différentes groupes dans l'Eglise catholique, et initiatives d'individus. Je pense par exemple à la multiplication des blogs de prêtres”.

Le message pontifical invite les prêtres à considérer les nouveaux médias comme une ressource pour leur ministère au service de la Parole et les encourage à affronter les défis qui naissent de la nouvelle culture numérique (source : VIS)

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Internet est une « double chance » pour l’Eglise

Rencontre avec le père Eric de Beukelaer, porte parole des évêques de Belgique

ROME, Vendredi 22 janvier 2010 (ZENIT.org) - Le message du pape Benoît XVI pour la 44ème Journée Mondiale des Communications Sociales, qui aura lieu le 16 mai prochain, sera publié ce dimanche 24 janvier, en la fête de Saint François de Salles, le saint patron des journalistes. Il portera sur le thème "Le prêtre et la pastorale dans le monde numérique : les nouveaux médias au service de la Parole". Le Père Eric de Beukelaer, porte parole des évêques de Belgique, revient pour Zenit sur cette présence de l'Eglise et de ses ministres dans ce nouveau continent numérique

Zenit - A quel point la présence de l'Eglise sur internet est-elle aujourd'hui importante ?

P. Eric de Beukelaer - Je pense que cela va de soi : Internet est devenu un moyen de communication très important. Les études montrent que la plupart des moins de 25 ans passent plus de temps sur internet que devant la télévision. Donc, de part le principe de l'incarnation, là où sont les hommes, là doit être annoncé l'Evangile, et à cet endroit, l'Eglise doit être présente, les chrétiens doivent être présents. Evidemment, il ne faut pas y être de manière benoîte, candide : internet, comme toute réalité humaine, a ses qualités et ses défauts. Ce réseau peut être un danger, mais il reste aussi une chance et de toute façon nous n'avons pas le choix. Puisque les hommes sont là, il faut y être présent.

J'ajoute que c'est une double chance, parce que voilà bien un mode de communication où la jeunesse peut enseigner les aînés. Si les aînés peuvent aider les jeunes à mieux connaître l'Evangile par leur expérience et les études, les jeunes, eux, sont natifs dans le monde numérique. J'ai 45 ans et je ne pense pas être un ancêtre, mais internet c'est déjà un monde d'après ma période, donc parfois je suis dépassé et je dois apprendre. En face, je vois des jeunes de 18 ans qui ont toute facilité et qui peuvent nous aider.

Zenit - Quelle est la place que prend aujourd'hui internet dans la communication de l'Eglise ? Est-ce qu'il faudrait investir plus en ressources matérielles et humaines ?

P. Eric de Beukelaer - On n'en fait jamais assez... mais n'est ce pas toujours le cas ? Alors de quoi manquons-nous ? Sans doute parfois de créativité. Sans doute aussi de moyens humains et de compétences. Mais je nuancerais quand même en signalant que l'Eglise a été une des premières grandes institutions à s'intéresser à Internet. Sans vouloir être chauvin, l'Eglise de Belgique a été l'une des premières institutions à avoir un site web. Par conséquent, on ne peut pas nous faire le reproche de nous désintéresser d'internet, mais ça bouge tellement vite qu'il faut faire plus.

Maintenant, internet étant justement quelque chose de très décentralisé, quelque chose qui fonctionne en réseau, si l'institution c'est une chose, c'est surtout vers les chrétiens qu'il faut se tourner. Je cite l'exemple d'une paroisse où le curé s'interrogeait : "que puis-je faire pour mieux faire connaître la vie de la paroisse". Un jeune qui s'intéressait à internet lui a dit : "monsieur le curé, moi je peux vous aider". Et ce jeune est devenu webmaster, il a pu aider sa paroisse et se sentir en même temps utile, et le curé l'aidait évidemment à mettre des contenus.

Zenit - C'est la seconde fois que vous parlez des échanges intergénérationnels que les nouvelles technologies permettent. Sont-elles une occasion d'insérer les jeunes plus activement encore dans l'Eglise ?

P. Eric de Beukelaer - Je crois que c'est une formidable occasion pour lancer les jeunes sur ce nouveau champ, ce nouveau continent comme on dit. J'ai appris récemment qu'une communauté nouvelle lançait une école d'évangélisation par internet et sur internet. Je trouve ça formidable, il faut pousser les propositions de ce genre... En plus de mes fonctions, je suis recteur de séminaire en Belgique, et je vois les séminaristes dont j'ai la charge qui jonglent avec internet cent fois mieux que moi, alors que pourtant je m'occupe de communication. C'est donc vers eux qu'on se tourne aussi, nous avons besoin d'eux, nous avons besoin des jeunes pour nous aider à mieux communiquer sur internet. Et eux ont sans doute un peu besoin des aînés quand même, pour savoir ce qu'il faut communiquer sur internet. Voilà une vraie complémentarité...

Zenit - Sur internet, on parle de communauté. L'Eglise aussi est une communauté. Quels sont les points communs ou les divergences entre ces deux communautés ?

P. Eric de Beukelaer - De fait, il y a sur internet des communautés, des gens qui se rassemblent selon un centre d'intérêt. Qu'est ce qui rassemble les chrétiens ? Jésus Christ. En cela donc, on peut se dire qu'on se retrouve, même si on est différents. Et en même temps, je pense que la plus grande différence se trouve dans le fait que l'Eglise n'est pas d'abord virtuelle, mais elle est incarnée et réelle, et il ne faut jamais oublier cela. Même si internet peut nous aider à faire beaucoup de choses, chaque homme a besoin d'un enracinement, et le pôle local, le pôle paroissial ou autre, le pôle de la communauté locale, sera toujours indépassable. Il ne faut jamais oublier cela. Quand le Christ parle du prochain, c'est celui qui est le plus proche, celui qui est très concret. L'un des risques d'internet, c'est qu'on se retrouve avec des gens qui nous ressemblent, mais virtuellement, et qui sont très loin. Or le premier que le Christ me demande de retrouver, c'est celui qui est tout proche de moi et qui parfois est très différent. Et alors, à ce moment là, c'est le Christ qui nous rassemble.

C'est donc vrai qu'il y a des points communs : l'Esprit Saint n'a pas de frontières, et internet non plus, mais il y a des différences aussi. Je pense que le monde virtuel est important mais il ne remplacera jamais le monde réel. Quand Dieu a voulu sauver les hommes, il est réellement devenu un homme, il s'est incarné, dans une chair, il ne faut jamais l'oublier. Et ça, internet ne peut pas l'apporter, il ne peut pas tout apporter non plus.

Propos recueillis par Stéphane Lemessin

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Benoît XVI encourage à transformer la culture numérique par l´Evangile

Il reçoit les participants à l´Assemblée du Conseil pour les communications sociales

ROME, Jeudi 29 octobre 2009 (ZENIT.org) - Benoît XVI a relevé aujourd'hui le grand malentendu qui existe dans certains milieux d'Eglise qui conçoivent les moyens de communication comme de simple « moyens » en oubliant qu'ils ont façonné la culture d'aujourd'hui.

Pour cette raison, le pape a invité les chrétiens à intégrer l'Evangile dans cette « nouvelle culture » « créée par la communication moderne », pour transformer « le continent numérique » par « la seule Parole qui peut sauver l'homme ».

C'est ce que Benoît XVI a expliqué ce jeudi matin, en recevant les participants à l'Assemblée plénière du Conseil pontifical pour les communications sociales. Le pape a prononcé un discours dans lequel il a analysé un passage du magistère de Jean-Paul II considéré par les experts comme l'un des sommets de la réflexion chrétienne sur la communication.

Dans l'encyclique « Redemptoris missio », publiée le 7 décembre 1990, Jean-Paul II explique en effet que l'engagement dans les médias « n'a pas pour seul but de démultiplier l'annonce. Il s'agit d'une réalité plus profonde car l'évangélisation même de la culture moderne dépend en grande partie de leur influence ».

Il ajoutait, au numéro 37 : « Il ne suffit donc pas de les utiliser pour assurer la diffusion du message chrétien et de l'enseignement de l'Eglise, mais il faut intégrer le message dans cette «nouvelle culture» créée par les moyens de communication modernes ».

Benoît XVI a expliqué que « avant même de naître des contenus, la culture moderne naît du fait même de l'existence de nouveaux moyens de communiquer qui utilisent de nouveaux langages, se servent de nouvelles techniques et créent de nouveaux comportements psychologiques ».

« Tout cela constitue un défi pour l'Eglise appelée à annoncer l'Evangile aux hommes du troisième millénaire en conservant intact son contenu, mais en le rendant compréhensible aussi grâce à des instruments et des moyens conformes à la mentalité et aux cultures d'aujourd'hui ».

Le pape a lancé un appel à tous ceux qui, dans l'Eglise, oeuvrent dans le domaine de la communication et ont une responsabilité de guide pastoral, « à savoir relever les défis que posent ces nouvelles technologies à l'évangélisation ».

Dans une déclaration à ZENIT à l'issue de l'audience papale, Mgr Claudio Maria Celli, président du Conseil pontifical pour les communications sociales, a confirmé l'importance de cette réflexion ultérieure de Benoît XVI sur le panorama ouvert par Jean-Paul II, car il s'agit du nouveau contexte dans lequel l'Eglise est appelée à évangéliser.

Benoît XVI a expliqué dans son discours que c'est le motif qui l'a amené à consacrer le Message pour la Journée mondiale des communications sociales de cette année au thème suivant : « Nouvelles technologies, nouvelles relations. Promouvoir une culture de respect, de dialogue, d'amitié ».

Ce document, a-t-il ajouté, visait à encourager « les responsables des processus de communication à tous les niveaux, à promouvoir une culture du respect de la dignité et de la valeur de la personne humaine, un dialogue enraciné dans la recherche sincère de la vérité, de l'amitié non pas en tant que fin en soi mais capable de développer les dons de chacun pour les mettre au service de la communauté humaine ».

Dans ce contexte, le pape estime que l'Eglise est appelée à exercer une « diaconie de la culture » dans le « continent numérique » d'aujourd'hui, « en en parcourant les chemins pour annoncer l'Evangile, la seule Parole qui peut sauver l'homme ».

Benoît XVI a confié au Conseil pontifical pour les communications sociales la mission « d'approfondir chaque élément de la nouvelle culture des media, en commençant par les aspects éthiques, et de fournir un service d'orientation et de guide pour aider les Eglises particulières à saisir l'importance de la communication, qui représente désormais un point ne pouvant être exclu d'aucun programme pastoral ».

Le pape a conclu en rappelant que « pour les croyants, la nécessaire valorisation des nouvelles technologies médiatiques doit cependant toujours être soutenue par une constante vision de foi, en sachant qu'au-delà des moyens utilisés, l'efficacité de l'annonce de l'Evangile dépend en premier lieu de l'action de l'Esprit Saint, qui guide l'Eglise et le chemin de l'humanité ».

Jesús Colina

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Evangélisation : Les prêtres « showman » ne servent à rien

Mgr Piacenza, secrétaire de la Congrégation pour le clergé

ROME, Jeudi 19 Novembre 2009 (ZENIT.org) - « Les prêtres ‘showman' qui se rendent à la télévision ne servent à rien pour l'évangélisation ». C'est ce qu'a déclaré Mgr Mauro Piacenza, secrétaire de la Congrégation pour le clergé, intervenu le 18 novembre à la Journée d'étude sur la « Communication dans la mission du prêtre » organisée par la Faculté de communication de l'Université pontificale de la Sainte Croix.

« La communication - a précisé le prélat - doit favoriser la communication dans l'Eglise. Elle risque autrement de devenir protagonisme individuel ou, encore plus grave, d'introduire des divisions ».

Mgr Piacenza a expliqué que « le prêtre ne doit pas improviser quand il utilise les moyens de communication et ne doit pas non plus se communiquer lui-même », mais plutôt « deux mille ans de communication dans la foi ».

Un message, a-t-il conclu, qui « ne peut être transmis qu'à travers sa propre expérience et vie intérieure ».

Le prof. Philip Goyret, professeur d'ecclésiologie et de théologie sacramentaire à l'Université pontificale de la Sainte Croix, a expliqué que la dimension de la communication appartient en quelque sorte à l'essence même de chaque prêtre, « soit en lui, puisqu'il représente sacrementellement Jésus Christ, et doit donc vivre conformément à ce qu'il représente, soit en tant que porteur de grâce et ministre de la Parole de Dieu ».

Ainsi, a-t-il ajouté, « consécration et mission sont liées : la Parole donne du sens au témoignage et le témoignage donne de la crédibilité à la Parole ».

Pour sa part, le prof. Mario Maritano, doyen de la Faculté de lettres chrétiennes et classiques de l'Université salésienne, s'est arrêté sur le rôle de communicateurs des Pères de l'Eglise, alors que le prof. Sergio Tapia-Velasco, professeur à la Faculté de communication de la Sainte Croix, a expliqué que l'homélie dominicale pouvait devenir un moment privilégié de la transmission de la Parole, constatant que l'on assiste trop souvent à « des homélies longues et ennuyeuses ».

Durant cette journée, une étude sur la recherche scientifique internationale PICTURE (pratique d'utilisation des technologies de l'information et de la communication de la part des prêtres) a été présentée. Elle a pour but d'analyser « quelle utilisation d'Internet font les prêtres de l'Eglise catholique ».

Le projet, qui jouit du soutien de la Congrégation pour le clergé, cherche à comprendre l'attitude des prêtres vis-à-vis de ce nouveau média, ainsi qu'à développer une communication plus efficace de l'Eglise en ligne.

L'étude sera faite sur un échantillon de plus de 400.000 prêtres dans le monde et sera conduite par New Media in Education Lab de l'Université de la Suisse italienne (Lugano), en collaboration avec la Faculté de communication de l'Université de la Sainte Croix (Rome).

L'analyse consiste à remplir un questionnaire disponible en 6 langues sur ce site, avec des questions concernant les compétences technologiques des prêtres, le déroulement de l'activité en ligne, l'apprentissage et leur manière de communiquer dans le monde numérique. Les prêtres sont invités à contribuer à la recherche en remplissant le questionnaire.

Pour le prof. Daniel Arasa, professeur de communication numérique à la Sainte-Croix, PICTURE représente « une contribution originale de la recherche universitaire à l'année sacerdotale lancée par Benoît XVI ». Les résultats de l'étude seront communiqués au terme de cette année, en juin 2010.

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Un « hacker » et un agent d'Interpol au Vatican

Tous deux concordent sur un point : l'Eglise est un objectif d'attaque cybernétique

ROME, Lundi 16 novembre 2009 (ZENIT.org) - Malgré tout ce qui les séparait, le jeune hacker suisse invité vendredi au Vatican par la Commission épiscopale européenne pour les médias (CEEM), et le représentant d'Interpol chargé de la lutte contre la cybercriminalité concordaient sur un point : les pages web et même les ordinateurs de représentants catholiques sont un régal pour les pirates informatiques.

Dimitrios P. Angelopoulos, responsable du bureau chargé de la cybercriminalité en Europe, en Afrique et au Moyen Orient au secrétariat général d'Interpol et « petit frère Bruno » (dont l'identité n'a pas été révélée pour des raisons évidentes) ont été invités à s'exprimer dans le cadre de l'assemblée plénière de la CEEM, qui s'est déroulée dans l'ancienne salle du Synode, au Vatican, du 12 au 15 novembre. Elle avait pour thème : « la culture d'Internet et la communication de l'Eglise ».

Revêtu d'une chemise noire portant l'inscription « Quelle connerie la guerre », le jeune hacker a accepté l'invitation des évêques, pour aider l'Eglise à pénétrer dans la mentalité des jeunes qui utilisent l'informatique comme un moyen pour revendiquer une liberté d'information qui se transforme parfois en libertinage.

Mise en garde d'un « cyber-policier »

L'agent d'Interpol l'a écouté parler, sans un sourire. Son tour venu, il a confirmé les nombreux dangers que courent aujourd'hui les internautes, en particulier s'ils sont prêtres, évêques ou s'ils dirigent un site catholique.

A l'issue de la rencontre, Dimitrios P. Angelopoulos a expliqué à Zenit que « le Vatican n'est pas l'unique objectif » des pirates informatiques. « L'objectif peut être n'importe quel site catholique, ou même l'ordinateur d'un monastère ou d'un prêtre connecté à Internet ».

Il a expliqué qu'il n'aurait personnellement aucune difficulté à entrer dans l'ordinateur d'un curé de paroisse, perdu au fin fond de la Pologne, et découvrir de l'information confidentielle ou pouvant être manipulée par ceux qui cherchent à attaquer l'Eglise.

« Et d'ailleurs, a-t-il ajouté, il suffirait d'aller sur Facebook et d'analyser les informations que certains prêtres indiquent dans leur profil. Il faut être très prudent ! ».

Pour D. Angelopoulos, les pirates informatiques agissent pour deux raisons : l'intérêt politique ou l'intérêt économique.

Les attaques contre des objectifs catholiques appartiennent au domaine politique, a-t-il expliqué, en citant « par exemple les fondamentalistes islamiques, qui ont de très bonnes équipes d'attaque cybernétique ».

L'agent d'Interpol a expliqué qu'il a proposé de donner un cours au Vatican sur tous les systèmes de connexion. « Cela pourrait aider beaucoup », a-t-il souligné.

Les motifs des hackers

Egalement interrogé par ZENIT à l'issue de la rencontre « Petit frère Bruno » a promis « de n'organiser aucune attaque contre la page web du Saint-Siège » !

Passionné par l'informatique depuis l'âge de six ans, a reconnu que l'agent d'Interpol n'avait pas tort de mettre les évêques et les prêtres en garde contre les dangers qu'ils courent.

« Pour de nombreux hackers, défigurer tout simplement le site du Vatican en y mettant la photo de Osama Bin Laden, pourrait constituer une grande victoire », a-t-il expliqué.

Il a souligné qu'il existe trois types de hackers.

Le hacker « au chapeau blanc », qui agit uniquement mu par ses idéaux, en particulier la liberté d'information, mais qui ne cherche pas à faire de mal, même si cela ne signifie pas que son action soit légale, étant donné qu'il viole parfois la loi.

Le hacker « au chapeau gris » qui dit agir lui aussi pour des raisons humanistes mais qui ne recule pas forcément devant la tentation de voler de l'argent ou de l'information.

Le hacker « au chapeau noir », aussi appelé « cracker », dont l'objectif est généralement criminel.

« Petit frère Bruno » a créé une entreprise d'informatique et travaille avec des entreprises qui souhaitent vérifier leurs systèmes de sécurité.

« Ça ne m'intéresse plus d'entrer dans le site d'un gouvernement, d'une armée, d'un parti politique », reconnaît-il. Il estime qu'il pourra gagner suffisamment d'argent grâce au commerce électronique.

En définitive, les conseils du hacker et de la police sont les mêmes : « du bon sens » et « une très grande prudence » quand on est en ligne.

Jesús Colina

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Mgr Di Falco Léandri invite l'Eglise à « diversifier son offre » sur internet

ROME, Jeudi 12 novembre 2009 (ZENIT.org) - C'est depuis l'ancienne salle du synode des évêques, en plein coeur du Vatican, que Mgr Jean-Michel Di Falco Léandri a ouvert cet après-midi les débats du Comité épiscopal européen pour les médias sur le thème « La culture d'internet et la communication de l'Eglise ». Un discours inaugural qui s'est voulu une impulsion forte pour l'Eglise vers internet.

S'il est parti des problèmes de communication autour des trois évènements de l'hiver et du printemps dernier, qui ont été jugés « emblématiques de la manière dont l'Eglise institutionnelle communique et dont les internautes - chrétiens ou non - réagissent », l'évêque de Gap et d'Embrun a poursuivi en relevant le fait qu'internet modifie la société « et ne peut pas ne pas transformer l'Eglise » ; il citait entre autres « l'émergence de la Web Generation », « la place de la religion sur le marché internet, les manières d'y proclamer l'Evangile et d'y être Eglise ».

L'Eglise doit donc faire face à cette « révolution copernicienne » en prenant acte de la culture d'internet, en apprenant les langages utilisés par les jeunes, à l'image d'un missionnaire qui apprend la langue du pays dans lequel il est envoyé. Si le vocabulaire et la grammaire de la culture numérique sont en constante évolution, et semblent parfois superficiels à certains, l'Eglise, a rappelé Mgr Di Falco-Léandri, a su au cours de son histoire « exprimer sa foi de manière concise et percutante ». « Qu'il suffise de citer la proclamation du kérygme dans les Actes des Apôtres », ajoutait-il en guise d'exemple.

Face aux délégués nationaux à la communication des Conférences épiscopales européennes, il a également insisté sur l'attention au monde que permettent ces nouvelles technologies. En effet, l'Eglise « a une Parole, un message d'amour à proclamer, mais elle se doit aussi d'écouter, et Internet est une formidable chambre d'écho de la vie du monde ». Pour étayer son propos, il a comparé les sites évangélistes aux sites catholiques, notant que si les premiers offraient cette écoute, les sites catholiques ressemblent souvent, au premier regard, à un « système » qui « fait davantage écran que courroie de transmission, n'ayant pas pour lui la souplesse de l'amour ». Appelant les religieux à se former et à se laisser aider par des laïcs compétents, le président du Conseil pour la communication de la Conférence des évêques de France, a incité à retrouver l'intuition de l'Action catholique en ce qui concerne l'évangélisation sur et par internet.

En ce sens, l'Eglise « se doit de diversifier son offre » et « d'avoir le souci de continuer à être là où sont les gens, là où le monde change », ce qui implique par exemple de se rendre « sur YouTube, My Space, Facebook et autres ». Pour Mgr di Falco Léandri, en effet, « ce ne sont pas les jeunes qui ne viennent plus vers l'Eglise, c'est l'Eglise qui est loin de leur monde ». Car si internet est une vitrine, qui « donne à voir ce que l'on est », la question du témoignage se pose fortement en ce qui concerne la présence de l'Eglise sur le réseau mondial. Pour l'évêque, « un site internet chrétien doit s'occuper du monde et non se couper du monde », afin de devenir « un éveilleur de consciences en misant sur l'attrait de tout homme à la bonté, à la vérité, à la beauté ». Et il décrit le site internet idéal comme « ouvert au dialogue et au débat tout en montrant qu'il ne transigera pas avec certains principes fondamentaux ».

Citant l'exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi du pape Paul VI, l'évêque de Gap invite par conséquent l'Eglise à s'investir dans ce monde numérique pour laisser l'Evangile bouleverser « les critères de jugement, les valeurs déterminantes, les points d'intérêts, les lignes de pensée, les sources inspiratrices et les modèles de vie de l'humanité qui sont en contraste avec la Parole de Dieu et le dessein de salut ». Et pour affirmer encore l'importance de cette dimension du témoignage chrétien sur internet, Mgr Di Falco Léandri a conclu en expliquant que « tout comme la croix a son montant vertical et horizontal, ainsi doit être notre évangélisation sur la toile : horizontale par son étendue, verticale par sa profondeur et sa qualité ».

Stéphane Lemessin

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Avantages et dangers des amitiés sur le Net

Entretien avec soeur Maria Antonia Chinello

ROME, Vendredi 29 mai 2009 (ZENIT.org) - Le 24 mai dernier a été célébrée la Journée mondiale des communications sociales. Au mois de janvier, Benoît XVI a diffusé à cette occasion son Message sur le thème « Nouvelles technologies, nouvelles relations. Promouvoir une culture de respect, de dialogue, d'amitié ».

S'adressant en particulier à la génération dite « numérique », le pape a relevé les « changements fondamentaux dans les modèles de communication et dans les rapports humains » déterminés par l'apparition d'Internet et par les nouvelles formes de communication que ce nouvel outil a introduites.

Dans des centaines de diocèses et d'institutions d'éducation catholique, ainsi que dans les médias, la publication du Message a été suivie d'une réflexion sur les paroles du pape.

A Rome, jeudi 23 avril, un congrès était organisé à l'Université pontificale du Latran sur le thème du Message. Soeur Maria Antonia Chinello, religieuse de la communauté de Marie Auxiliatrice, a donné à cette occasion une conférence sur le thème « Identités dialogiques sur le réseau ».

Sœur Chinello enseigne sur « médias et famille » et « médias et mineurs » à la Faculté des Sciences de l'Education de l'Université Auxilium de Rome, ainsi qu'au laboratoire de communication à distance.

ZENIT s'est entretenu avec elle de la teneur du Message du pape, concernant notamment la nouvelle façon de concevoir et de conserver des amitiés à travers les nouvelles technologies, ainsi que des avantages et des risques que celles-ci impliquent pour la communication interpersonnelle.

Zenit - Dans son nouveau Message pour la Journée mondiale des communications sociales, le pape insiste sur les amitiés en ligne. De quelle façon, selon vous, les nouvelles technologies peuvent-elles modifier le mode de relation et des communications ?

Sr M.A. Chinello - Les nouvelles technologies modifient le mode de relation parce qu'elles permettent de prolonger la rencontre face-à-face, d'avoir toujours quelqu'un à portée d'un click de souris. A toute heure du jour, et même de la nuit, il est possible de se connecter et de joindre ses amis, de « chatter », dialoguer, d'échanger des informations, de partager de la musique, des images, des vidéos. Ainsi, les amitiés peuvent-elles se maintenir en dépit des grandes distances, des barrières géographiques, des limites de l'espace.

Sur le plan de l'éducation, Internet, le web, est un canal relationnel qui offre aux enseignants, animateurs, éducateurs, la possibilité de rester en contact avec leurs étudiants, leurs élèves, de dialoguer avec eux, en dehors de l'environnement quotidien, parfois marqué par des tensions et des difficultés.

Il est prouvé que sur le net il est un peu plus facile de partager problèmes, espoirs et peurs, de parler de sujets qui, dans un face-à-face, pourraient être embarrassants parce que l'on craint les réactions immédiates de l'autre. Mais ce peut être une arme à double tranchant : en effet, ne voyant pas l'autre, on peut s'exprimer avec plus de liberté, mais peut-être aussi dire des choses qui ne sont pas vraies, perdant ainsi d'une certaine façon son identité personnelle, son authenticité. Il est important d'être conscients que nous nous portons nous-mêmes sur le réseau, avec notre histoire, nos espoirs, nos relations personnelles.

Zenit - Dans son message, le pape s'adresse de manière spéciale à la génération numérique, autrement dit à ceux pour qui Internet n'a plus de secrets. Quels sont, selon vous, les risques pour la communication de ceux qui ont grandi avec les nouvelles technologies ?

Sr M.A. Chinello - Dans une génération numérique, qui est née et a grandi à l'ère d'Internet, souvent la conscience du risque n'existe pas, surtout au moment de se présenter dans les différents environnements d'Internet, et quant à la façon de le faire. Jeunes et adolescents sont habitués à dire, écrire ou se présenter à travers des textes, messages, images et vidéos. Parfois ils ne semblent pas conscients de ce qu'ils écrivent ou téléchargent sur le réseau. Une fois publié, tout le monde peut le voir, et c'est alors qu'on peut perdre le contrôle de l'endroit où peut aller ou arriver l'information.

Ils ne savent pas toujours que toutes les données qu'ils fournissent concernant leur propre profil, comme les goûts, les intérêts, constituent des informations d'une importance capitale pour le marché, la publicité. Les jeunes peuvent dicter les orientations et être des indicateurs, des « aiguilles de la balance du consommateur », en particulier concernant les innovations. Colombo, professeur à l'Université catholique de Milan, affirme que les jeunes générations façonnent la technologie, car elles l'adaptent aux usages et aux biens de consommation qui leur conviennent le mieux.

Un risque que nous courons tous est de multiplier les relations, d'avoir une multitude d'amis en ligne mais d'oublier le nom de la personne qui est près de nous et que nous rencontrons tous les jours.

Il y a un autre risque : le temps passé sur le réseau. Les jeunes, et même les adultes, passent de plus en plus de temps sur Internet. Le monde numérique est plus coloré que la réalité quotidienne. L'école, la famille, les relations, les discussions avec ceux qui ne pensent pas comme toi, tout cela peut parfois engendrer lassitude, incompréhension. En revanche, le monde d'Internet est fait de sons, d'images, de couleurs. De lien en lien on peut « surfer », découvrir, connaître, lire... et même se perdre.

Puisque quasiment tout est sur Internet, et que l'on peut tout trouver, peu à peu s'affaiblit la capacité de sélectionner les informations, d'en faire la critique, d'en débattre. Il devient alors facile de « faire naufrage », de se noyer au milieu des liens que les moteurs de recherche proposent, chaque fois que l'on insère un mot.

Ces risques suscitent actuellement un débat entre psychologues, car on commence à constater les premiers cas de dépendant d'Internet, de pathologies de personnes, même parmi les adultes, qui ne peuvent plus vivre sans être connectées.

Zenit - Vous parlez souvent de l'importance de la personne et de son identité propre dans la communication en ligne. Quels éléments essentiels de cette identité manquent, selon vous, dans la communication virtuelle ?

Sr M.A. Chinello - Dans la communication en ligne, on note l'absence de codes de la communication non verbale et de la communication paralinguistique, comme les expressions du visage et la tonalité de la voix. La population du Net a depuis toujours cherché à suppléer à cette « absence » en introduisant des stratégies, des expédients pour rendre la communication plus chaleureuse et amicale. Songeons aux smileys (trombines), émoticones, à la possibilité de colorer le texte, d'ajouter des images, d'écrire tout en majuscule, de synthétiser les mots, d'employer les abréviations, les points d'exclamation et d'interrogation, la répétition des lettres ... Cela fait que la communication écrite devient très proche de celle parlée. En communication, on parle alors de langage écrit parlé, d'oralité secondaire.

Pour celui qui est habitué à une écriture linéaire, il est difficile de comprendre le langage des jeunes du Net. Les enseignants sont inquiets car, à l'école, garçons et filles ne savent plus écrire dans leur propre langue, font des fautes d'orthographe et de grammaire.

Cette contraction des mots et la possibilité de s'exprimer se répercute sur la capacité d'exprimer ses propres sentiments, de laisser de la place à son intériorité, de raconter ses propres expériences.

Le Réseau, comme on l'a dit, prolonge les rapports et augmente les possibilités de nouer des amitiés, puisqu'il n'y a plus de frontières, ni d'espace ni de temps. En me connectant, je peux entendre la voix de mon ami qui est en train de se réveiller aux Etats-Unis, alors que moi je suis déjà au milieu de l'après-midi. Et avec l'amitié augmentent la connaissance et le savoir. Mais il est important de s'interroger sur le lien que ces amitiés ont avec la vie réelle. Le pape dans son Message demande aux jeunes d'être attentifs à ne pas banaliser l'amitié, à respecter l'autre, à grandir avec lui. Les environnements du Réseau sont multiples, ils dépendent du type d'amitié, du degré de maturité de la communication : les jeunes sont « nomades » et passent d'un espace à l'autre, émigrent d'une ressource à l'autre, mais toujours en quête d'espaces dans lesquels échanger des informations, communiquer, entrer en relation, se raconter. Les plus petits pourront préférer Twitter, MySpace, Netlog. Les plus grands, Facebook, pour ensuite se rencontrer sur Instant Messaging, jugé plus personnel.

Zenit - Ceux d'entre nous qui appartiennent à la génération ayant vécu ces changements de communication, comment pouvons-nous éduquer les générations numériques à une saine utilisation d'Internet ?

Sr M.A. Chinello - La première étape est de comprendre qu'Internet est un des canaux mis à notre disposition aujourd'hui pour communiquer, l'un des canaux mais pas l'unique. Eduquer donc dans la « continuité » de la communication : je peux rencontrer mes amis sur le Net, mais je n'oublie pas ceux de ma classe, du groupe, du sport, etc.

Un second aspect, éduquer à la relation : chaque interaction nécessite du temps pour croître et mûrir, sur le Net ou en dehors. La découverte de l'autre n'est pas instantanée. Chaque rencontre a besoin de temps. Donc, éduquer à ne pas fuir la fatigue de la communication : il est souvent plus facile de joindre un ami avec un simple click que d'attendre et avoir la patience d'attendre que l'autre sourie, parle, s'ouvre.

Enfin, ne pas laisser seuls les jeunes, les enfants, dans ces expériences en ligne ; mais rester à leurs côtés, peut-être même surfer ensemble à la découverte d'Internet. Certaines enquêtes réalisées par l'Université catholique de Milan montrent que les plus jeunes utilisent le Net pour être avec des amis, pour télécharger de la musique, des vidéos, pour jouer. Pour eux, la dimension sociale, la force du groupe, le rapport avec leurs semblables, sont encore très forts. Partant de cette réalité, pourquoi ne pas les éduquer tout de suite au respect, à l'amitié, au dialogue avec l'autre ?

Carmen Elena Villa

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VATICAN - « L’Eglise est universelle et sa mission consiste à annoncer l’Evangile à tous les peuples ; et donc Internet peut être considéré comme un instrument utile pour cette finalité » déclare le Président du Conseil Pontifical pour les Communications Sociales

Rome (Agence Fides) - « On peut trouver Dieu aussi sur le réseau. Et parmi les millions de personnes qui naviguent chaque jour sur Internet, beaucoup peuvent tomber sur des paroles d’espérance en se confrontant avec d’autres expériences culturelles et spirituelles, en abattant les barrières idéologiques, jusqu’à la découvrir des horizons nouveaux ». C’est ce qu’a déclaré le Président du Conseil Pontifical pour les Communications Sociales, Mgr John Foley, parlant le 6 juin à Rome lors d’une rencontre sur « Internet et l’Eglise catholique en Europe », organisé par le Conseil des Conférences Episcopales Européennes (CCEE).
« Internet peut être une nouvelle voie vers Dieu, un appel pour l’Eglise à s’interroger sur l’opportunité des nouveaux moyens pour informer, éduquer, prier et évangéliser, pour apporter en tout lieu la Parole de Dieu, pour atteindre aussi ceux qui vivent dans la solitude et qui peut-être n’ouvriraient jamais la porte de leur maison ».
Rappelant le Message du Pape Jean Paul II pour le XXXVI° Journée Mondiale des Communications Sociales 2002 sur le thème « Internet : un nouveau Forum pour proclamer l’Evangile », dans lequel le Pape invitait toute l’Eglise à franchir courageusement ce nouveau seuil, « pour prendre le large sur le Réseau », Mgr Foley a déclaré que l’exhortation du Saint-Père portait ses fruits. « L’Eglise est universelle et sa mission consiste à annoncer l’Evangile à tous les gens ; et donc Internet peut être considéré comme un instrument utile pour cette finalité, grâce aux possibilités du globalisme virtuel qui sont sa caractéristique principale. Il est donc naturel que l’Eglise regarde à cette nouvelle possibilité offerte par les moyens de la communication sociale qui abat les frontières géographiques, raccourcit les distances entre pays et cultures, ouvre à l’humanité entière de grandes occasions de connaissance ».
« Mgr Foley a déclaré ensuite : « L’Eglise, en tant que dépositaire de la Révélation de Dieu, a la tâche de communiquer la Parole, et doit encourager l’utilisation d’Internet pour le bien commun, pour le développement, pour le bien commun, pour le développement de la paix et de la justice, dans le respect de la dignité personnelle, et avec un esprit de solidarité. Cet instrument a la capacité de mettre en contact entre eux des millions de réseaux, de créer une immense banque de données, en montrant qu’il n’est pas seulement un moyen de divertissement, mais un véhicule de travail, d’approfondissement culturel et spirituel également. Internet est donc l’aréopage de notre temps, l’instrument pour répandre le message chrétien ; mais il faut éduquer à son utilisation parce que, comme dans toute réalité qui nous entoure, l’élément positif se heurte à l’élément négatif, en créant la confusion et de fausses valeurs ». (S.L.)
(Agence Fides, 7 juin 2005, 37 lignes, 489 mots)

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Dialogue et solidarité, responsabilité des media, par Mgr Foley
Dixième conférence chrétienne sur Internet


ROME, Vendredi 10 juin 2005 (ZENIT.org) – Les mass media ont pour vocation la recherche de la « vérité » et de la « justice », et de créer des ponts de « dialogue » et de « solidarité », a affirmé le président du Conseil pontifical des communications sociales, Mgr John P. Foley, lors de le 10e Conférence chrétienne sur Internet, organisée au Vatican sur le thème : « L’Eglise dans la société numérique ».

La « nouvelle culture » imposée par les media peut fournir « une grande contribution » au dialogue entre les peuples si elle est fondée sur des critères éthiques et orientée vers la vérité et la justice a affirmé Mgr Foley.

Mgr Foley a cité le dernier message de Jean-Paul II aux responsables des media, en février dernier, intitulé: « Le progrès rapide ».

Il soulignait le pouvoir de conditionnement de la « nouvelle culture médiatique » sur l’esprit humain. C’est pourquoi il est nécessaire, disait-il, qu’elle soit fondée sur « des valeurs universellement valides », qu'elle ait « pour fin le bien commun » et qu'elle soit guidée par le « principe éthique de respect de la dignité humaine ».

Les mass media forment les opinions et font écho aux « interrogations fondamentales de l’homme », y compris les questions « religieuses », et par leur développement continuel, ils offrent « de nouvelles possibilités d’approfondissement » pour la foi.

D’où l’urgente « nécessité d’une approche critique et d’un vrai discernement ». Mgr Foley soulignait en particulier l’importance d’une « formation » des agents des media, et « pas seulement des catholiques », de façon à promouvoir un exercice de leur profession « libre et responsable », au service des « critères suprêmes de la vérité et de la justice ».

L’Eglise, appelée à dialoguer avec l’univers des media, « veut franchir ce seuil qui conduit à une nouvelle époque, en mettant en valeur les instruments donnés par Dieu à l’homme », pour « maintenir ouvert le dialogue entre les peuples, en se faisant un instrument de connaissance de compréhension réciproque et de solidarité ».
ZF05061004

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Méditation

«Habiter internet autrement » par Mgr Podvin

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