IIe Congrès des Pays Francophones                    . I Rois III, 4-13

OFS – Jeunesse Franciscaine                               . Ps 118

Sœurs Canossiennes                                              . MARC VI, 30-34

AGOÈ

Samedi, 08 FÉVRIER 2014

 

 

Au nom de la Conférence des Evêques du TOGO, du Clergé, des Religieux et Religieuses, et particulièrement de l’ensemble de l’Eglise-Famille de Dieu qui est à LOMÉ, je suis heureux de vous accueillir tous et toutes, chacun et chacune, à bras ouverts et plus encore à cœur ouvert, à cet important CONGRÈS Afrique Francophone de l’Ordre Franciscain Séculier et de la Jeunesse Franciscaine (REGION OUEST). Soyez les bienvenus chez nous… et chez vous à Lomé… au TOGO ! Le Seigneur, qui ne se laisse jamais vaincre en générosité, nous accueille en bon Père tout attentionné dans sa Maison pour nous nourrir abondamment de sa Parole vivante et du Pain de vie  afin que, ainsi fortifiés, nous soyons prêts à aller en mission annoncer et témoigner de la Bonne Nouvelle du salut.

 

Le passage de l’Evangile selon Saint Marc proposé à notre méditation en ce jour où nous célébrons Sainte Joséphine BAKHITA, Canossienne, première Soudanaise canonisée le 1er octobre 2000, nous parle des Apôtres qui reviennent de leur première mission dans les villages de Galilée. Réunis auprès de Jésus, ils Lui rapportent avec joie tout ce qu’ils ont pu faire et enseigner en Son Nom. Et Jésus en personne les a invités à se retirer dans un endroit désert pour se reposer un peu.

 

Bien chers frères et sœurs, c’est bien la sagesse qui a dicté à Jésus pour ses Apôtres cette recommandation si importante. Oui, reconnaissons-le tous honnêtement, la surcharge, la tension nerveuse, la sur-activité et la fatigue excessive n’ont jamais été et ne sauraient jamais être de bonnes conseillères. Quelles que soient notre vocation, notre profession et nos activités, nous devons tous apprendre à savoir nous arrêter de temps à autre, à nous asseoir, à nous recueillir pour réfléchir, méditer en profondeur, afin de faire le point sur notre vie, notre existence et notre mission. En véritables disciples du Christ Jésus, posons-nous la question de savoir, chacun et chacune pour son compte, le temps réel et régulier que nous consacrons à  la prière pendant une journée de vingt-quatre heures, pendant une semaine de cent soixante-huit heures, pendant un mois de sept cent vingt heures… A quoi consacrons-nous, par exemple, nos journées dominicales ?

 

Frères et sœurs bien-aimés, en dépit de nos projets bien ficelés, de nos planifications et de nos programmations admirables, n’oublions pas qu’il peut y avoir aussi des imprévus, des imprévisibles et des inattendus… La vie réserve parfois des surprises… L’on ne fait donc pas toujours ce que l’on veut ou ce que l’on voudrait. Voyons un peu ce qui est arrivé à Jésus et à ses Apôtres qui avaient bien prévu (et avec raison) de prendre un temps gratuit de répit et de repos bien mérité ! Cela veut dire que nous nous devons aussi d’apprendre à nous adapter et à faire souvent preuve de discernement, compte tenu des circonstances, des appels nouveaux et des exigences de l’heure.

 

D’une façon générale, dans le quotidien de nos vies et de l’exercice de nos responsabilités respectives, tout ne se situe pas au même niveau. Et jusque dans nos programmes d’apostolat et d’évangélisation, il nous faut distinguer et hiérarchiser nos responsabilités et nos actions à tous les niveaux. En effet, il y a :

 

-        Ce qui relève des URGENCES,

-        ce qui est du domaine des priorités,

-        ce qui est essentiel,

-        ce qui est réellement important,

-        ce qui est secondaire,

-        ce qui relève de l’ordinaire,

-        ce qui est accessoire,

-        ce qui est à ranger dans le tiroir des futilités,

-        ce qui est inutile,

-        ce qui est, de toute évidence, nuisible.

 

A partir de là, sur nos agendas ordinairement surchargés, il s’impose à nous de procéder sans complaisance à un « tri entre le nécessaire, le vital et le superflu ». (P. Benoît GESCHWIND).

 

Dans nos discernements de disciples du Christ (de consacrés, de prêtres et de pasteurs), il importe beaucoup que  nous nous mettions à l’écoute de l’Evangile, de la Bonne Nouvelle  de JÉSUS, dans la docilité à l’Esprit de lumière, de vérité et de fidélité. Cela nous fera mieux déceler ce qui constitue l’essentiel de notre mission. Et la mission de toute l’Eglise (de ses pasteurs et de tous les fidèles) consiste essentiellement à révéler et à témoigner de l’Amour sans faille de Dieu pour le monde. Il nous faut aller au-devant des foules qui errent en quête de pain, de guérison et de paroles de réconfort et d’espérance. L’humanité est plus que jamais en quête de sens et de salut. Il nous revient à tous de nous dépenser corps et âme pour l’instruire, la nourrir et la guider à la manière de Dieu Lui-même.

 

Oui, Jésus, le seul et vrai pasteur selon le Cœur de Dieu, est, pour sa part, la Source et le modèle de l’activité pastorale de l’Eglise : plein d’humanité (tenant compte des limites de ses Apôtres qu’Il invite à se reposer à l’écart), Il était tout soucieux de répondre généreusement aux foules assoiffées de paroles et de gestes qui donnent un sens à leur vie. C’est pourquoi, saisi de pitié (remué jusqu’aux entrailles), incarnant la Miséricorde de Dieu à l’œuvre en Lui, le Christ va au-devant de ceux et celles qui étaient là comme des brebis sans berger. Il nous met ainsi tous en garde contre ceux qui ne viennent que pour mentir, voler, détruire et tuer. Le grand manque dont le Christ a tant pitié, c’est l’ignorance, l’erreur dans laquelle se débattent piteusement tant de personnes qui ne sont point en mesure de distinguer leur main gauche de leur main droite. Par notre prédication assidue, il faut que resplendissent la vérité et l’amour. Comme nous l’a enseigné le Pape Benoît XVI, « ce n’est que dans la vérité que l’amour resplendit et qu’il peut être vécu avec authenticité. La vérité est une lumière qui donne sens et valeur à l’amour » (Caritas in veritate, N° 3).

 

Bien chers frères et sœurs, l’Ordre Franciscain Séculier est là pour nous aider à vivre l’Evangile, à connaître et annoncer JÉSUS à la manière de Saint François d’Assise. Pour cela, il est important que nous demandions au Seigneur, comme l’a fait le jeune roi Salomon, de nous donner d’abord et avant tout « un cœur qui écoute » la Loi de Dieu et les cris du peuple de Dieu, la sagesse, la finesse de l’intelligence, la capacité de discerner le bien du mal. En un mot, demandons tous au Seigneur de nous donner son Esprit de lumière, de sagesse, de conseil, de discernement, l’Esprit qui est Seigneur et qui donne la vie (« Dominum et Vivificanten »).

 

Enfin, préparons-nous  à participer activement au Sacrifice rédempteur en prenant exemple sur Jésus qui nous a aimés jusqu’au bout, c’est-à-dire au point de donner librement et gratuitement sa VIE pour notre salut à tous. Que son Sang précieux n’ait pas coulé sur nous et pour nous en vain ! Pour cela, allons à Lui pour puiser abondamment à la Source de la Vie afin qu’Il nous donne de devenir au jour le jour des personnes bien équilibrées, sereines, paisibles et pacifiques ! Amen !

 

Mgr Denis AMUZU-DZAKPAH

Archevêque de Lomé