Action de grâces                                                             . Actes IV, 13-21

pour les 2 SAINTS                                                          . Ps. 117

Cathédrale S.C                                                               . MARC XVI, 9-15

Samedi/Octave de Pâques

26 AVRIL 2014

 

 

«  Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !

Eternel est Son Amour !

Oui, que le dise Israël :

Eternel est Son Amour !

Que le dise la maison d’Aaron :

Eternel est Son Amour !

Qu’ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur :

Eternel est Son Amour ! »

 

En redisant ce psaume (117) avec Jésus, le jour même de Pâques, nous chantons la victoire de Dieu sur le mal. Oui, réjouissons-nous tous pour ce beau jour de fête !

 

Rendons grâces de tout cœur pour la victoire définitive de JÉSUS sur la mort et sur le péché car, en mourant sur la Croix, Il a détruit notre mort, et, en ressuscitant, Il a défatalisé l’histoire… et Il nous a rendu la vie dans sa plénitude.

 

Bénissons également le Seigneur pour les Apôtres. D’abord murés dans leur chagrin, ils furent incapables d’accueillir l’inouï de Dieu. Hommes concrets, guère naïfs ni illuminés, ils n’ont accédé à l’évidence de la Résurrection de Jésus qu’après avoir vu, entendu et touché leur Maître qui leur reprochait « leur incrédulité et leur endurcissement parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui L’avaient vu ressuscité ». Désormais revenus de leur doute, ils étaient prêts à présent à être témoins de la Résurrection du Christ et donc à proclamer un peu partout avec beaucoup d’assurance la Bonne Nouvelle du salut. Peut-on seulement être chrétien et disciple de Jésus sans être apôtre et témoin ? « Il nous est impossible de ne pas dire ce que nous avons vu et entendu », rétorqua Pierre aux membres du grand Conseil d’Israël.

 

Enfin, frères et sœurs bien-aimés, en ce jour, il est juste et bon que nous chantions notre immense action de grâces pour ce grand don que Dieu nous fait : le don de deux grands géants de la foi, de deux témoins de choix de Jésus qui a souffert, qui était mort crucifié et qui est Ressuscité pour toujours : deux Papes qui sont si chers au cœur des Togolais et des Togolaises : Jean XXIII et Jean Paul II !

 

Angelo Giuseppe Roncalli a été élu Pape le 28 octobre 1958 et prit le nom de Jean XXIII (77 ans). Jean XXIII « frappa le monde par son comportement affable, duquel transparaissait sa singulière bonté d’âme. »

 

Le Pape Jean a laissé dans le souvenir de tous l’image d’un visage souriant et de deux bras ouverts pour embrasser le monde entier. Combien de personnes ont été conquises par la simplicité de son âme, liée à une vaste expérience des hommes et des choses ! Le souffle de nouveauté qu’il apporta ne concernait pas la doctrine, mais plutôt la façon de l’exposer ; sa façon de parler et d’agir possédait un style nouveau, l’attitude de sympathie avec laquelle il approchait les personnes communes et les puissants de la terre était nouvelle. Ce fut dans cet esprit qu’il lança le Concile œcuménique Vatican II, avec lequel il ouvrit une nouvelle page de l’histoire de l’Eglise : les chrétiens se sentirent  appelés à annoncer l’Evangile avec un courage renouvelé et une plus grande attention aux « signes » des temps. Le Concile fut véritablement une intuition prophétique de ce Pontife âgé qui inaugura, au milieu de nombreuses difficultés, une saison d’espérance pour les chrétiens et pour l’humanité.

 

Lors des derniers moments de son existence terrestre, il confia son testament à l’Eglise : « Ce qui compte le plus dans la vie est Jésus-Christ béni, sa Sainte Eglise, son Evangile, la vérité et la bonté ». Nous voulons aujourd’hui accueillir nous aussi ce testament, alors que nous rendons gloire à Dieu pour nous l’avoir donné comme Pasteur.

 

Jean XXIII a été appelé auprès de Dieu le 03 juin 1963 après 4 ans, 7 mois et cinq jours de Pontificat. Il fut béatifié par Jean Paul II le 03 septembre 2000 en même temps que le Pape Pie IX (1846-1878), Mgr Tommaso REGGIO (Archevêque de Gênes), Guillaume Joseph CHAMINADE et Don Columba MARMION.

 

Plus proche de nous dans le temps, Jean Paul II, Karol Józef WOJTYLA (1920-2005) a été élu Pape le 16 octobre 1978. Ordonné prêtre le 1er novembre 1946, Evêque auxiliaire de Cracovie le 04 juillet 1958, Archevêque en 1964, il devint Cardinal en 1967. Son Pontificat a duré 26 ans,    5 mois et 17 jours et demeure le troisième plus long de l’histoire de l’Eglise après celui de Saint Pierre et celui de Pie IX (31 ans, 7 mois et 23 jours). Il est le premier Pape non Italien depuis Adrien VI (1520). Il parcourut  plus de 129 pays. Il a béatifié 1 345 personnes et en a canonisé 483.

 

Qu’est-ce qui caractérise Jean Paul II ?

 

1-    Sa conscience constante de la présence de Dieu et son total amour de Dieu.

2-    Sa fascination pour le mystère de la personne humaine et son souci intransigeant pour son salut.

 

3-    Son sens puissant de la justice et sa sollicitude pour les besoins de ceux qui ont un préjudice d’ordre social et pour ceux qui sont en danger (enfants à naître, pauvres, jeunes, malades).

 

4-    Son ouverture au dialogue avec chaque personne…

 

5-    Son respect pour la diversité des vocations dans l’Eglise et son souci d’œuvrer en collaboration (aussi bien avec le clergé qu’avec les laïcs).

 

6-    Son authentique piété, fortement enracinée dans les Saintes Ecritures et approfondie théologiquement ; une dévotion trinitaire qui trouve son complément harmonieux dans sa dévotion à MARIE et dans sa vénération pour les saints.

 

7-    Son amour sincère pour l’Eglise, confirmé par sa constance à connaître son enseignement (Vatican II en particulier) et par sa diligence à servir l’Eglise locale tout en gardant une ouverture pour les devoirs de l’Eglise universelle.

 

8-    Sa force de travail incomparable.

 

9-    Son honnêteté intellectuelle, qu’exprime sa probité face à chaque question et son effort de présenter clairement son propre point de vue.

 

10-         Son haut degré de culture, traduit par son style oral et littéraire.

 

 

Pour lui, enfin, « le premier devoir du pape envers l’Eglise et envers le monde est celui de prier »… « de la prière naît sa capacité de dire la vérité sans peur puisque celui qui est seul devant Dieu n’a pas peur des hommes ».

 

En cette Vigile de leur canonisation par le Pape François, confions-nous à la puissante intercession de ces deux Papes pour que règnent davantage la concorde, la réconciliation et la paix entre les fils et les filles de notre cher TOGO !

 

Amen.

 

Mgr Denis AMUZU-DZAKPAH

Archevêque de Lomé