MESSE CHRISMALE                                                         · Isaïe LXI, 1-3. 6. 8-9

SAINT MICHEL ARCHANGE                                           · Apoc I, 5-8

CASABLANCA                                                                     · LUC IV, 16-21

08 AVRIL 2009

L’année dernière, le 19 mars, c’était à la Paroisse Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face à KÉLÉGOUGAN, où nous étions désirés par le Père Désiré et l’ensemble de cette nouvelle Communauté chrétienne vivante… Aujourd’hui, en ce 08 avril, nous sommes accueillis à bras ouverts par le Père Norbert SITTI, le Père Clément Asser MENSAH, et tous les fidèles de la Paroisse de Casablanca placée sous le puissant patronage de Saint Michel Archange, le Prince des armées célestes. En votre nom à tous (prêtres, Religieux, Religieuses, fidèles de toutes les autres Paroisses), je les remercie infiniment de leur accueil si fraternel et de leur hospitalité exemplaire. Que le Dieu de toute bonté et bienveillance les en bénisse abondamment !

La Messe chrismale à laquelle ont été particulièrement conviés tous les prêtres oeuvrant dans l’Eglise-Famille de Dieu qui est à LOMÉ, et au cours de laquelle sera consacré le saint-chrême et bénites l’huile des catéchumènes et l’huile des malades, demeure l’une des principales manifestations de la plénitude du sacerdoce de l’Evêque. Elle est également le signe éloquent de la communion profonde du Presbyterium avec l’Evêque.

Bien chers frères et sœurs, les Saintes Huiles sont « le signe de la puissance sacramentelle, dont la source réside dans le Sacrifice du Christ. Elles sont la puissance de l’Esprit de Vérité, de l’Esprit Consolateur : le Paraclet » (Jean-Paul II, 27 mars 1986). Comme nous y invite la liturgie de cette Messe chrismale, les prêtres de Jésus Christ que nous sommes auront à renouveler ce matin sous vos yeux les promesses du jour de leur ordination sacerdotale. Oui, volontiers, nous désirons ardemment rénover la grâce du sacrement qui nous a été conférée : qui est devenue notre vie, notre vocation, notre charisme et notre ministère dans l’Eglise.

En ce jour béni de notre naissance au Sacerdoce ministériel, nous venons demander à Dieu, qui nous a consacrés en Jésus Christ son Fils unique qu’Il a consacré par l’Esprit Saint et établi Christ et Seigneur, de faire de nous dans le monde les témoins qualifiés d’un évangile de salut. Aujourd’hui, nous nous engageons à nouveau à :

- vivre toujours plus unis au Seigneur Jésus et à chercher à Lui ressembler en renonçant librement à nous-mêmes et en étant fidèles aux engagements attachés à la charge ministérielle que nous avons reçue, au jour de notre ordination sacerdotale, par amour du Christ et pour le service de son Eglise ;

- annoncer fidèlement la Parole de Dieu, à la suite du Christ, notre Pasteur et notre Chef, avec désintéressement et charité ;

- être les fidèles intendants des mystères de Dieu par l’Eucharistie et les autres célébrations liturgiques.

Par ailleurs, en me référant aux paroles précieuses que le serviteur de Dieu Jean-Paul II a confiées aux nouveaux prêtres qu’il a ordonnés à Kara le 09 août 1985, je nous invite, prêtres bien-aimés de Jésus Christ, à en faire l’objet de notre méditation en ce jour béni :

« Soyez toujours les pasteurs courageux et fermes…, mais bons, humbles, accueillants, dévoués, désintéressés. Voilà ce qu’attend le Seigneur, le Bon Pasteur. Voilà ce qu’attendent les fidèles de votre troupeau. Et cela vous permet d’être spécialement proches et soucieux des pauvres, des malades, de ceux qui souffrent. Vous partagerez le plus possible leurs préoccupations et leur vie. Au fond, votre autorité viendra naturellement de ce que vous serez les modèles du troupeau ».

Prêtres de la nouvelle Alliance, nous serons ces modèles, si la sanctification de notre sacerdoce atteint non seulement les actes de notre ministère ou notre comportement pastoral, mais aussi et surtout toute notre vie, notre vie spirituelle, notre vie intérieure : « Vivez ce que vous accomplissez » (Imitamini quod tractatis).

En initiant nos fidèles à la prière, demeurons nous-mêmes des hommes de prière, dans la communauté chrétienne et dans l’intimité de notre oraison personnelle, de notre adoration quotidienne. Et que la Bienheureuse Vierge Marie, Celle dont nous sommes les « fils de prédilection », ait une place toute spéciale dans notre prière et notre vie, elle qui s’appliquait à méditer dans son cœur tous les mystères de Jésus, son Fils Bien-Aimé, et demeurait sans cesse la servante du Seigneur (ancilla Domini).

En offrant le Sacrifice Rédempteur et en invitant les autres à offrir les sacrifices que leur demande la vie chrétienne, évertuons-nous à « nous conformer au mystère de la Croix du Seigneur », comme cela nous a été dit le jour où l’Evêque qui nous a ordonnés a remis le pain et le vin du Sacrifice aux tout nouveaux prêtres nés que nous étions.

Soucieux d’éduquer nos fidèles à la foi, ayons le courage, chers confrères et amis prêtres, de continuer à approfondir la théologie (scientia sacra) enseignée au Séminaire par une formation permanente, personnelle et communautaire, par une sage mise à jour (« aggiornamento »), en poursuivant, d’une manière ou d’une autre, l’étude de la Sainte Ecriture, de l’ensemble du dogme et de la spiritualité, sans omettre la réflexion pastorale.

En exhortant le peuple chrétien confié à nos soins pastoraux à vivre les béatitudes, notamment l’esprit de pauvreté évangélique, ayons à cœur nous-mêmes de vivre simplement, au milieu des pauvres, dans un environnement de plus en plus dur d’où certaines personnes qui véritablement n’en peuvent plus viennent nous dire : « Fada, j’ai faim ! ».

Et que notre prédication ne perde jamais de vue la « Caritas » : efforçons-nous, chers confrères, à montrer réellement l’exemple entraînant et réconfortant de la vie fraternelle entre prêtres !

Il nous tient à cœur avec raison d’aider au maximum les époux chrétiens à vivre un amour conjugal exigeant, fidèle et pur. Qu’il leur soit donné aussi d’être toujours stimulés par l’exemple du don total de notre puissance d’aimer au CHRIST et à tous, dans la chasteté qui est mystiquement oblation et disponibilité aux uns et aux autres !

Enfin, nous ne manquons pas de demander à nos fidèles d’avoir le sens de l’Eglise, de le cultiver sans cesse et donc d’obéir à l’Eglise : ayons toujours à cœur nous-mêmes de collaborer généreusement et de façon avisée avec notre Evêque et nos Evêques en tout ce que désire la Sainte Eglise de Dieu !

La prière consécratoire pour les ordinands (les futurs prêtres), il vous en souvient, demande à Dieu, entre autres : « qu’ils reçoivent de Toi la charge de seconder l’ordre épiscopal ; qu’ils incitent à la pureté des mœurs par l’exemple de leur conduite ».

Oui, bien chers Pères, bien chers confrères et amis d’hier, d’aujourd’hui et de demain, soyons toujours, quoi qu’il arrive, vous et moi, vous avec moi, les modèles du troupeau confié par le Seigneur, notre Modèle par excellence, le Bon Pasteur !

Quant à vous, bien chers frères et sœurs en Christ unis à nous par la grâce du sacerdoce baptismal, les presbytres que voici sont vos prêtres. Je sais parfaitement que, envers et contre tout, vous les aimez bien. Continuez à les estimer et à faire preuve de tout le respect qui leur est dû au Nom du Seigneur !

N’oubliez pas de vous acquitter du noble et filial devoir qui vous incombe de prier assidûment pour vos prêtres en demandant au Seigneur de répandre sur eux ses dons en abondance, afin qu’ils soient les fidèles ministres du Christ, Eternel et Souverain Prêtre, et vous conduisent à Lui, l’unique source du salut. Souvenez-vous aussi de moi, votre serviteur. Qu’il me soit donné de demeurer fidèle à la charge apostolique mystérieusement confiée à la suite du Christ, Prêtre, Bon Pasteur, Maître et Serviteur de tous ! Amen !

Mgr Denis AMUZU-DZAKPAH

Archevêque de Lomé