INVITATION

 

Dans le cadre de la célébration de la 44ème Journée mondiale des communications sociales, la Commission Diocésaine Catholique pour les Communications Sociales (CDCCS) de l’Archidiocèse de Lomé, vous invite à prendre part à une Conférence-débat à l’intention des journalistes et communicateurs sur le thème : « Présence de l’Eglise dans les médias », le vendredi, 14 mai 2010 à 9h00 à la Maison de la Presse (Lomé, Tokoin-Trésor).

 

Conférencière :

Sœur Pierre-Elise Gafah est togolaise, religieuse de l’œuvre de Saint Augustin.  Journaliste de la presse écrite et audiovisuelle, elle a assumé plusieurs responsabilité dans la communication sociale dans l’Eglise en Afrique.

 

Modérateur :

Monsieur Sylvestre Amévi Dabla, Journaliste consultant

 

Notez que cette 44ème journée mondiale des communications sera célébrée sous le signe du cinquantenaire du journal Présence Chrétienne, Périodique catholique togolais d'information et de formation.

 

 

Dossier de presse :

 

LA PRÉSENCE DE L’ÉGLISE DANS LES MÉDIAS 

Porter l’Evangile au monde ! Que devient cette tâche bimillénaire des chrétiens, à l’ère de la révolution technologique : Presse écrite, Radio, Télévision, Internet, tous ces multimédia ?

L’empire des médias géré par des hommes est aussi une machine qui suit sa propre logique  et cette logique ne fonctionne pas nécessairement dans le sens de l’Evangile.

A la fin du 20ème siècle, tout se passe comme si les grands médias étaient la matrice des mentalités et des comportements. Ils sont devenus l'oracle de la vie quotidienne: le public se modèle de plus en plus sur les personnages de la radio, de la télévision et de la publicité.

En face de ce qui apparaît comme une idéologie anonyme, menaçant les cultures jusque-là jalousement conservées, s'impose la vigilance: celle des citoyens et particulièrement celle des chrétiens.

Comment trouver aujourd’hui les mots qui sauront communiquer le message évangélique en face de l’éclatement des moyens de communication et de l’évolution des pratiques pédagogiques? C’est le défi que lance le monde moderne à l’Eglise.

Dans Redemptoris Missio, le Pape Jean Paul II dit ceci, je cite : « Il existe de nouveaux modes de communiquer avec de nouveaux langages, de nouvelles techniques, de nouveaux comportements. Il faut intégrer le message dans cette nouvelle culture créée par les moyens de communications modernes ». Plus loin dans le même Encyclique au No 37, le Pape continue: « …Les médias ont pris une telle importance qu’ils sont, pour beaucoup de gens, le moyen principal d’information et de formation ; ils guident et inspirent les comportements individuels, familiaux et sociaux » fin de citation.

L’enjeu est considérable : il s’agit, à travers les médias, de poser la question de Dieu et de la foi en Lui comme une question vitale qui rejoint les questions que les gens portent effectivement dans leur vie quotidienne.

La rencontre entre les communautés de foi et les moyens de communications sociales s’éprouve souvent par des tensions à travers le conflit classique de  fins et des moyens.

- Les communautés de foi veulent faire connaître un message,  susciter des adhésions et trouver dans les médias de quoi rendre leur témoignage plus efficace ;

- les moyens de communications sociales, eux, obéissent à la logique de la technologie, utilisée comme moyen d’efficacité ; de ce fait, il arrive que les médias glissent facilement à la dérive, dans l’information sauvage.

Il n’y pas lieu pour autant d’avoir peur des médias si l’on a à cœur de dire et de faire la vérité.

Le Pape Jean Paul II disait, lors d'une audience, aux journalistes catholiques, d'avoir pour principe de chercher la vérité et de la dire, même si elle représente un inconvénient, ou n’est pas considérée comme « politiquement correcte ».

L’Eglise exhorte les journalistes à être sensible aux aspects moraux, religieux et spirituels de la vie humaine ; elle estime que ces aspects sont trop souvent mal compris ou délibérément ignorés par les médias.

L’évangélisation actuelle devrait trouver des ressources dans la présence active et ouverte de l’Eglise au sein du monde des communications.

Certes, l’Eglise ne vit pas au risque des médias, mais au triple risques de la liberté de conscience, de l’opinion publique et de la transparence : c’est cela la nouvelle donne désormais.

Les chrétiens tout comme les non chrétiens  sont imprégnés par la culture des médias et les moyens d’information de l’Eglise sont reçus comme les autres médias ; ainsi les médias  sont  devenus des instruments au service de l’opinion publique dans l’Eglise. Ils favorisent l’émergence de cette opinion publique et créent donc du débat, de la discussion. L’on peut dire que par les médias, l’Eglise se risque sur la place publique ; les exemples ne manquent pas : rappelez-vous des problèmes de l’euthanasie, de l’avortement, des préservatifs, et plus proche de nous, de la pédophilie. etc.

C’est dire que les médias ont changé le visage de l’Eglise. Ils ont donné une autre dimension à sa dimension essentiellement communautaire.

Si nous admettons que l’Eglise est communication de message et de la présence du Christ, nous devons reconnaître aussi que cette communication est modifiée par les médias qui ouvrent une voie nouvelle vers la communion.

Lomé, le 14 mai 2010

Sr Pierre-Elise Gafah, osa