Célébration de la 55e Journée mondiale des
communications sociales Dans les diocèses du monde entier des manifestations
seront organisées pour célébrer la 55e Journée mondiale des communications
sociales. Dans l'archidiocèse de Lomé, une messe pontificale est
prévue le dimanche 16 mai 2021 en l'église Marie Theotokos d'Agoè-Nyivé (à
Lomé) à 08h00, avec envoi en mission du nouveau bureau de l'Union Catholique
de la Presse au Togo (UCAP-TOGO), suivie d'une visite de l'exposition de
livres, magazines, journaux, bulletins paroissiaux, bulletins associatifs,
etc. Avec une agape fraternelle et des échanges entre participants. Tous les communicants et professionnels de médias,
community managers, éditeurs, photographes, cinéastes, imprimeurs, etc. sont
conviés.
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Exhortation La célébration ce dimanche 16 mai de la 55e Journée Mondiale des
Communications Sociales nous offre l’opportunité de rappeler pour notre
propre gouverne le message du pape François qui invite les communicateurs
catholiques à « venir et voir », en d’autres termes
« communiquer en rencontrant les personnes où et comme elles
sont ». Avec la crise sanitaire qui nous impose des dispositions
particulières depuis plus d’un an nous devons savoir comment œuvrer pour
aller voir, être avec les personnes, les écouter et échanger avec elles. Où que nous soyons et tous les outils ou
moyens de communications que nous manipulons doivent être à nos service pour
la propagation de notre foi. Mobilisons-nous alors sur nos paroisses dans tous les diocèses !
Faisons donc un bon usage de nos plumes, micros, caméras et papiers à l’ère
des nouveaux médias et réseaux sociaux pour le triomphe de la vérité. Le
« viens et vois », rappelle le pape François dans son message, est
la méthode la plus simple pour connaître une réalité. Bonne célébration à
tous les communicateurs. Sylvestre A. DABLA SG du CENCCS MESSAGE DU PAPE
FRANÇOIS « Viens et vois » (Jn 1,46). Communiquer en rencontrant les personnes où et
comme elles sont Chers frères et sœurs, L'invitation à « venir et voir », qui accompagne les premières
rencontres émotionnantes de Jésus avec les disciples, est également la démarche
de toute authentique communication humaine. Pour raconter la vérité de la vie
qui devient histoire (cf. Message pour la 54e Journée Mondiale des Communications
Sociales, 24 janvier 2020), il est nécessaire de sortir de la
présomption commode de « déjà savoir » et de se mettre en marche,
aller voir, être avec les personnes, les écouter, recueillir les suggestions
de la réalité qui nous surprendra toujours par l'un ou l’autre de ses
aspects. « Ouvre avec émerveillement les yeux à ce que tu verras, et
laisse tes mains se remplir de la fraîcheur de la sève, de sorte que lorsque
les autres te liront, ils toucheront du doigt le miracle palpitant de la
vie », conseillait le bienheureux Manuel Lozano
Garrido[1] à ses collègues journalistes.
Cette année, je désire donc consacrer le Message à l'appel à
« venir et voir », comme suggestion pour toute expression de communication
qui se veut limpide et honnête : dans la rédaction d'un journal comme
dans le monde d'internet, dans la prédication ordinaire de l'Eglise comme
dans la communication politique ou sociale. « Viens et vois » est
la façon dont la foi chrétienne s'est communiquée, à partir des premières
rencontres sur les rives du Jourdain et du lac de Galilée. User les semelles des chaussures Pensons au grand thème de l'information. Des voix attentives déplorent
depuis longtemps le risque d'un aplatissement dans les “journaux photocopie”
ou dans les informations, à la télévision et à la radio, et les sites
internet identiques sur le fond, où le genre de l'enquête et du reportage perdent
en place et en qualité au profit d'une information préfabriquée, “qui vient
d'en haut”, autoréférentielle, qui réussit toujours moins à intercepter la
vérité des choses et la vie concrète des personnes, et qui ne sait plus
saisir ni les phénomènes sociaux les plus graves, ni les énergies positives
qui proviennent de la base de la société. La crise de l'édition risque de
conduire à une information fabriquée dans les rédactions, devant les
ordinateurs, les écrans des agences, sur les réseaux sociaux, sans jamais
sortir dans la rue, sans plus “user les semelles des chaussures”, sans rencontrer
les personnes pour chercher des histoires ou vérifier de visu certaines
situations. Si nous ne nous ouvrons pas à la rencontre, nous demeurons
des spectateurs extérieurs, en dépit des innovations technologiques qui ont
la capacité de nous placer face à une réalité amplifiée dans laquelle il
semble que nous sommes plongés. Tout instrument n'est utile et précieux que
s'il nous pousse à aller et à voir des choses que nous ne saurions pas
autrement, s'il met en réseau des connaissances qui autrement ne
circuleraient pas, s'il permet des rencontres qui autrement n'auraient pas
lieu. Ces détails d'actualité dans l'Evangile Aux premiers disciples qui veulent le connaître, après le baptême dans le
Jourdain, Jésus répond : « Venez et voyez » (Jn 1, 39), les invitant à habiter la relation
avec lui. Plus d'un demi-siècle plus tard, quand Jean, très âgé, rédige son
Evangile, il rappelle certains détails “d'actualité” qui révèlent sa présence
sur le lieu, et l'impact que cette expérience a eu dans sa vie :
« C'était environ la dixième heure », souligne-t-il, c'est-à-dire
quatre heures de l'après-midi (cf. v. 39). Le lendemain – rapporte encore
Jean – Philippe fait part à Nathanaël de sa rencontre avec le Messie. Son ami
est sceptique. « De Nazareth, peut-il sortir quelque chose de
bon ? ». Philippe ne cherche pas à le convaincre par des
raisonnements : « Viens et vois », lui dit-il (cf. vv. 45-46). Nathanaël va et voit, et à partir de ce
moment, sa vie change. La foi chrétienne commence ainsi. Et elle se
communique ainsi : comme une connaissance directe, née de l'expérience,
pas par ouï-dire. « Ce n'est plus sur tes dires que nous croyons ; nous
l'avons nous-mêmes entendu », disent les gens à la Samaritaine, après
que Jésus se soit arrêté dans leur village (cf. Jn 4,
39-42). Le « viens et vois » est la méthode la plus simple pour
connaître une réalité. C'est la vérification la plus honnête de toute
annonce, parce que pour connaître, il faut rencontrer, permettre que celui
qui est en face me parle, laisser son témoignage m’arriver. Merci au courage de nombreux journalistes Le journalisme également, en tant que récit de la réalité, exige la
capacité d'aller là où personne ne va : un déplacement et un désir de
voir. Une curiosité, une ouverture, une passion. Nous devons dire merci au
courage et à l'engagement de nombreux professionnels – journalistes,
cameramen, monteurs, réalisateurs, qui travaillent souvent en courant de
grands risques – si nous connaissons aujourd'hui, par exemple, la difficile
condition des minorités persécutées dans diverses parties du monde ; si
de nombreux abus et injustices contre les pauvres et contre la création ont
été dénoncés ; si tant de guerres oubliées ont été racontées. Ce serait
une perte non seulement pour l'information, mais pour toute la société et
pour la démocratie si ces voix disparaissaient : un appauvrissement pour
notre humanité. De nombreuses réalités de la planète, encore plus en ce temps de
pandémie, adressent au monde de la communication l'invitation à “venir et
voir”. Il existe le risque de raconter la pandémie, et de la même façon
chaque crise, uniquement avec les yeux du monde plus riche, de tenir une
“double comptabilité”. Pensons à la question des vaccins, comme à celle des
traitements médicaux en général, au risque d'exclusion des populations les
plus indigentes. Qui nous racontera l'attente de guérison dans les villages
les plus pauvres de l'Asie, de l'Amérique latine et de l'Afrique ?
Ainsi, les différences sociales et économiques au niveau planétaire risquent
de caractériser l'ordre de la distribution des vaccins anti-Covid ; avec les pauvres toujours derniers, et le
droit à la santé pour tous affirmé sur le principe, mais dépouillé de sa
valeur réelle. Mais également dans le monde des plus chanceux, le drame
social des familles qui sont rapidement tombées dans la pauvreté reste en
grande partie caché : les personnes qui, surmontant la honte, font la
queue devant les centres de la Caritas pour recevoir un colis de nourriture
font souffrir, et ne font pas beaucoup de bruit. Opportunités et dangers d'internet Le réseau, avec ses innombrables expressions sociales, peut
multiplier la capacité de récit et de partage : de nombreux regards
supplémentaires ouverts sur le monde, un flux constant d'images et de
témoignages. La technologie numérique nous donne la possibilité d'une
information directe et rapide, parfois très utile : pensons à certaines
situations d'urgence à l'occasion desquelles les premières nouvelles, et
également les premières communications de service aux populations, circulent
précisément sur internet. C'est un instrument formidable qui nous rend tous
responsables en tant qu'usagers et bénéficiaires. Nous pouvons tous
potentiellement devenir témoins d'événements, qui autrement seraient négligés
par les media traditionnels, apporter notre contribution
citoyenne, fait émerger davantage d'histoires, notamment positives. Grâce à
internet, nous avons la possibilité de raconter ce que nous voyons, ce qui a
lieu sous nos yeux, de partager des témoignages. Mais tous sont désormais conscients également des risques d'une
communication sociale privée de vérifications. Nous avons
appris depuis longtemps déjà que les nouvelles, et même les images, sont
facilement manipulables pour mille raisons, parfois même uniquement par banal
narcissisme. Cette conscience critique pousse à ne pas diaboliser
l'instrument, mais à une plus grande capacité de discernement et à un sens
plus mûr de responsabilité, tant lorsque ces contenus se diffusent que
lorsqu'ils se reçoivent. Nous sommes tous responsables de la communication
que nous faisons, des informations que nous donnons, du contrôle que nous
pouvons exercer ensemble sur les fausses nouvelles, en les démasquant. Nous
sommes tous appelés à être témoins de la vérité : à aller, voir et
partager. Rien ne remplace le fait de voir en personne Dans la communication, rien ne peut jamais complètement remplacer le fait
de voir en personne. Certaines choses ne peuvent s'apprendre qu'en en faisant
l'expérience. En effet, on ne communique pas seulement à travers les paroles,
mais avec les yeux, avec le ton de la voix, avec les gestes. La force
d'attraction de Jésus sur ceux qui le rencontrent dépendait de la vérité de
sa prédication, mais l'efficacité de ce qu'il disait était indissociable de
son regard, de son comportement, et même de ses silences. Les disciples non
seulement écoutaient ses paroles, mais ils le regardaient parler. En effet,
en lui – le Logos incarné – la Parole s'est faite Visage, le
Dieu invisible s'est laissé voir, entendre et toucher, comme l'écrit Jean
lui-même (cf. 1 Jn 1, 1-3). La
parole n'est efficace que si elle se “voit”, si elle nous fait participer à
une expérience, à un dialogue. C'est pour cette raison que le “viens et vois”
était, et est, essentiel. Pensons combien l'éloquence vide abonde également à notre époque dans les
milieux de la vie publique, dans le commerce comme dans la politique.
« Il sait parler à l’infini sans rien dire. Ce qu’il y a de bon dans
tous ses discours est comme deux grains de blé cachés dans deux boisseaux de
son. On les cherche un jour entier avant de les trouver, et quand on les a,
ils ne valent pas la peine qu’on a prise ».[2] Les paroles cinglantes
du dramaturge anglais valent également pour nous, communicateurs chrétiens.
La bonne nouvelle de l'Evangile s'est diffusée dans le monde grâce à des
rencontres de personne à personne, de cœur à cœur. Des hommes et des femmes
qui ont accepté la même invitation, “Viens et vois”, et qui ont été frappées
par un “surplus” d'humanité qui transparaissait dans le regard, dans la
parole et dans les gestes de personnes qui témoignaient de Jésus Christ. Tous
les instruments sont importants, et ce grand communicateur qui s'appelait
Paul de Tarse aurait certainement utilisé la poste électronique et les messages sociaux. Mais
ce furent sa foi, son espérance et sa charité qui impressionnèrent ses
contemporains qui l'écoutaient prêcher et qui eurent la chance de passer du
temps avec lui, de le voir au cours d'une assemblée ou d'un entretien
individuel. Ils constataient, en le voyant à l'action dans les lieux où il se
trouvait, combien son annonce de salut dont il était porteur par la grâce de
Dieu était vraie et féconde pour la vie. Et même là où ce collaborateur de
Dieu ne pouvait être rencontré en personne, sa façon de vivre dans le Christ
était témoignée par les disciples qu'il envoyait (cf. 1 Co 4,
17). « Dans nos mains il y a les livres, dans nos yeux les faits », affirmait
saint Augustin,[3] exhortant à vérifier dans la
réalité l'accomplissement des prophéties présentes dans les Ecritures
Saintes. Ainsi, l'Evangile se reproduit à nouveau aujourd'hui, chaque fois
que nous recevons le témoignage limpide de personnes dont la vie a été changée
par la rencontre avec Jésus. Depuis plus de deux mille ans, c'est un
enchaînement de rencontres qui nous communique la fascination de l'aventure
chrétienne. Le défi qui nous attend est donc celui de communiquer en
rencontrant les personnes où et comme elles sont. Seigneur, enseigne-nous à sortir de nous-mêmes, Enseigne-nous à aller et à voir, Enseigne-nous à aller là où personne ne veut aller, Donne-nous la grâce de reconnaître tes demeures dans le monde Rome, Saint-Jean de Latran, 23 janvier 2021, veille de la mémoire de
saint François de Sales Franciscus [1] Journaliste espagnol, né en 1920
et mort en 1971, béatifié en 2010. [2] W. Shakespeare, Le
marchand de Venise, Acte I, Scène I. [3] Sermo 360/B, 20. |