L'ANNEE SAINTE DE LA MISERICORDE L'Année
sainte extraordinaire de la Miséricorde s’ouvre le 8 décembre 2015, en la
solennité de l’Immaculée Conception de Marie et pour le 50e anniversaire de
la clôture du concile Vatican II. La conclusion du Jubilé sera le 20 novembre
2016, en la solennité du Christ Roi de l’univers. BULLE D'INDICTION DU JUBILÉ EXTRAORDINAIRE DE LA
MISÉRICORDE Le Chapelet à
la Miséricorde Divine Le 14 septembre 1935, Soeur Faustine entend les
mots suivants : " Dis toujours le chapelet que je t'ai appris. Celui qui
le dit fera l'expérience de ma Miséricorde, sa vie durant, et surtout à
l'heure de sa mort." Au début : Notre Père... Je vous salue Marie... Je
crois en Dieu... Sur les grains du Notre Père, on récite les paroles suivantes :
Sur les grains du "Je vous salue Marie", on récite les paroles
suivantes :
Pour conclure, on dit trois fois :
"Ô Sang et Eau, qui avez jailli du Cœur de Jésus
comme source de Miséricorde pour nous, j'ai confiance en Vous." Les sept œuvres de miséricorde corporelle 1)
Donner à manger aux affamés 2)
Donner à boire aux assoiffés 3)
Habiller les nécessiteux 4) Loger
les pèlerins 5)
Visiter les infirmes 6)
Visiter les prisonniers 7)
Enterrer les morts Les sept œuvres de miséricorde spirituelle 1) Conseiller ceux qui doutent 2) Enseigner les ignorants 3) Avertir les pécheurs 4) Consoler les affligés 5) Pardonner les offenses 6) Supporter patiemment les importuns 7) Prier Dieu pour les vivants et les morts "Dans
la miséricorde de Dieu, le monde trouvera la paix, et l'homme le
bonheur!", a prophétisé S. Jean-Paul II
Il invite à
"transmettre au monde ce feu de la miséricorde"
Anita
Bourdin ROME, 10
avril 2015 (Zenit.org) - « Dans
la miséricorde de Dieu, le monde trouvera la paix, et l'homme le
bonheur! », a prophétisé saint Jean-Paul II, lors de la consécration du
nouveau sanctuaire de la miséricorde divine de Lagiewniki
(Cracovie, Pologne), le 17 août 2002. « Dans la miséricorde de Dieu, le monde
trouvera la paix, et l'homme trouvera le bonheur! Je confie ce devoir, très
chers frères et sœurs, à l'Eglise qui est à Cracovie et en Pologne, et à tous
les fidèles de la Divine Miséricorde, qui viendront ici de Pologne et du
monde entier », a expliqué le pape polonais. Il
décrivait l’état du monde actuel en ces termes : « Comme le monde
d'aujourd'hui a besoin de la miséricorde de Dieu! Sur tous les continents, du
plus profond de la souffrance humaine, semble s'élever l'invocation de la
miséricorde. Là où dominent la haine et la soif de vengeance, là où la guerre
sème la douleur et la mort des innocents, la grâce de la miséricorde est
nécessaire pour apaiser les esprits et les cœurs, et faire jaillir la paix.
Là où manque le respect pour la vie et pour la dignité de l'homme, l'amour miséricordieux
de Dieu est nécessaire, car à sa lumière se manifeste la valeur inestimable
de chaque être humain. La miséricorde est nécessaire pour faire en sorte que
chaque injustice du monde trouve son terme dans la splendeur de la vérité. » Plus
encore, le pape Jean-Paul II a voulu confier le monde entier, toute
l’humanité, à la miséricorde divine en exhortant les baptisés à
« transmettre au monde ce feu de la miséricorde »: « C'est
pourquoi, aujourd'hui, dans ce sanctuaire, je veux confier solennellement le
monde à la Divine Miséricorde. Je le fais avec le désir que le message de
l'amour miséricordieux de Dieu, proclamé ici à travers sainte Faustine,
atteigne tous les habitants de la terre et remplisse leur cœur d'espérance.
Que ce message se diffuse de ce lieu dans toute notre Patrie bien-aimée et
dans le monde. Que s'accomplisse la promesse solide du Seigneur Jésus; c'est
d'ici que doit jaillir "l'étincelle qui préparera le monde à sa venue
ultime" (cf. Petit
Journal, 1732). Il faut allumer cette étincelle de la grâce de
Dieu. Il faut transmettre au monde ce feu de la miséricorde. » Il
achevait par cette exhortation : « Soyez des témoins de la
Miséricorde! » Il
achevait son homélie par cette prière: « Dieu, Père miséricordieux, qui as
révélé Ton amour dans ton Fils Jésus-Christ, et l’as répandu sur nous dans l’Esprit
Saint Consolateur, nous Te confions aujourd’hui le destin du
monde et de chaque homme. « Penche-toi sur nos péchés, guéris
notre faiblesse, vaincs tout mal, fais que tous les habitants de la terre
fassent l’expérience de ta miséricorde, afin qu’en Toi, Dieu Un et Trine, ils
trouvent toujours la source de l’espérance. « Père éternel, par la douloureuse
Passion et la Résurrection de ton Fils, accorde-nous ta miséricorde, ainsi qu’au
monde entier! Amen. » "Marie, chantre de la
miséricorde"
Rencontre
islamo-chrétienne de Jamhour (Liban)
Cardinal
Philippe Barbarin LYON, 11
avril 2015 (Zenit.org) - « Marie, chantre de la
miséricorde »: c'était le thème de cette méditation du cardinal Philippe
Barbarin, archevêque de Lyon, Primat des Gaules,
donnée au Liban, à Jamhour le 25 mars, en la fête
de l'Annonciation, à l'occasion d'une rencontre islamo-chrétienne. Nous la
publions avec l'aimable autorisation de l'auteur à l'occasion de ce Samedi de
Pâques - traditionnellement dédié à la Vierge Marie - et en préparation à la
publication de Bulle d'indiction du pape François pour le Jubilé extraordinaire
de la Miséricorde (8 déc. 2015-20 nov. 2016). Le
cardinal Barbarin est l’un des fondateurs des
Congrès mondiaux de la miséricorde qui se tiennent tous les trois ans depuis
la mort de saint Jean-Paul II. Il est, avec Mgr Albert-Marie de Monléon, évêque émérite de Meaux, Coordinateur, et
Mgr Pascal Roland, évêque de Belley-Ars, l'un des évêques accompagnateurs des Congrès de la miséricorde en France.
Le 4e
congrès national de la miséricorde se tiendra à Lourdes, du 21 au 23 août 2015. Rencontre
islamo-chrétienne « Marie,
chantre de la miséricorde » Jamhour (Liban) – Fête de l’Annonciation - 25 mars 2015 Béatitude,
Eminence, Monsieur
le représentant du Mufti de la République du Liban, Excellences, Illustres
représentants de l’islam et du christianisme, A Sa
Béatitude le Patriarche Béchara Raï ainsi qu’à
l’Amicale des anciens élèves du collège de l’université Saint-Joseph et du
collège Notre-Dame de Jamhour, vont tout d’abord
mes chaleureux remerciements pour m’avoir invité à vivre avec vous cette
journée hautement symbolique du 25 mars. De tout
cœur, avec ceux qui m’accompagnent, et en particulier avec monsieur
Kamel Kabtane, recteur de la grande Mosquée de
Lyon, nous souhaitons à votre pays une belle fête de rencontre et d’amitié.
C’est pour nous, Français, un exemple étonnant et une expérience que, pour la
première fois, en 2015, nous avons tenté de vivre ce samedi 21 mars, dans le
sanctuaire de Notre-Dame de Longpont, dans le
diocèse d’Evry Corbeil Essonne. La
Miséricorde, notre source commune Entre
chrétiens et musulmans, les relations sont anciennes, et l’histoire nous
enseigne qu’elles sont faites de dialogue et de repli, de compréhension mais
aussi de violences que nous voudrions voir disparaître définitivement. Comme
entre deux parents, si nous regardons vers notre origine, nous serons à même
de mieux nous comprendre. On dit que c’est en allant vers l’océan que le
fleuve est fidèle à sa source, mais il est vrai aussi que c’est en remontant
vers la source que l’on trouve le moment où nos deux cours ne faisaient qu’un[1]. Je
voudrais commencer par mettre en évidence un concept majeur, celui de la
« miséricorde » car il est, je crois pour nous, comme une source
commune. On
apprend dans la Bible, en particulier dans le « Chant du
Serviteur », au Livre d’Isaïe, que Dieu a choisi le peuple juif pour
qu’il soit un serviteur de sa miséricorde envers toutes les nations. C’est sa
mission en ce monde. Le juste, chez les juifs, est celui qui porte les péchés
du monde entier afin que tous les hommes soient touchés par la miséricorde divine.
Chaque année, à la fête de Yom Kippour, les juifs prient non seulement
pour le pardon de leurs propres péchés, mais aussi pour que le pardon de Dieu
vienne sur nous, chrétiens et musulmans, et sur tous les hommes. Dans
toutes les sourates du Coran, sauf une, le nom de Dieu est immédiatement
suivi de deux adjectifs : Al
Rahmane et Al Rahim, « le tout miséricordieux, le
très miséricordieux ». Pour les musulmans, la Miséricorde précède tout
en Dieu : lorsqu’Il eut terminé l’œuvre de la création, il écrivit sur
le livre qui se tient au-dessus de son trône, que sa Miséricorde l’emportera
toujours, même sur sa colère, même quand les hommes mèneront la création dans
l'impasse. « À la vérité, Dieu détient cent miséricordes, dit encore un hadith. Il en a fait descendre
une seule sur la terre et il l’a répartie sur toutes ses créatures. »
Quand nous, chrétiens, lisons ces lignes, elles nous font penser à Jésus, le
Fils unique en qui s’accomplit l’oracle d’Isaïe : « Voici mon Serviteur que
j’ai choisi, mon Bien-Aimé en qui j’ai mis tout mon amour »
(Mt 12, 18). Lorsqu’au
cours de son dernier voyage en Pologne, saint Jean-Paul II a consacré, le 17
août 2002, le sanctuaire de Łagiewnicki, près
de Cracovie, à la Divine Miséricorde, il a souligné, lui aussi, que la Miséricorde
n’était pas seulement un attribut de Dieu, mais son nom même. La
Miséricorde, voilà donc notre héritage et notre mission. Marie,
l’Annonciation et la Miséricorde Entre
chrétiens et musulmans, je l’ai dit, les relations sont anciennes et contrastées,
faites de fraternité et de rivalité. Comme entre deux frères qui se sont trop
souvent comportés en ennemis, c’est en regardant vers notre mère, que nous
serons à même de mieux nous comprendre. Or, pour nous, chrétiens, la Vierge
Marie est notre Mère, ainsi que Jésus l’a voulu au moment de sa mort sur la
croix, en faisant de sa mère, une mère pour toute l’humanité (cf. Jean 19,
27). Puis-je
dire ici, aujourd’hui, la joie que j’éprouve à chaque fois que je rencontre
sur le parvis de la Basilique de Fourvière, qui domine la ville de Lyon, une
famille musulmane venue présenter à Marie un tout petit qui vient de naître,
afin de le mettre sous sa protection maternelle et de le confier à son
intercession. Il n’est pas rare que cette famille me demande de bénir cet
enfant au nom de Dieu, et je le fais volontiers. Chrétiens,
nous avons le sentiment d’avancer « avec
Marie », comme à côté d’une mère dont l’enfant tient la main. Sur
le chemin qui nous tourne vers Dieu, nous la regardons comme celle qui est
« la première en
chemin », selon l’expression d’un de nos chants. Nous voyons
les merveilles que Dieu accomplit en cette jeune fille, pour elle et
avec elle, et nous interrogeons le Seigneur : « Pourquoi ne le
ferais-tu pas aussi avec tes autres enfants ? » C’est un peu
comme si la grâce de cette Mère continuait de se déployer à l'intérieur de la
grande famille de l’humanité. Dans le
récit de l'Annonciation, nous voyons comment la Vierge Marie accueille
la Miséricorde de Dieu, qui va la faire sortir d'elle-même et la conduire
vers des chemins nouveaux. Ce texte
est pour moi comme le modèle de toute prière : il montre l’importance de
la disponibilité pour chacun de nous, afin que notre cœur et tout notre être
soient prêts à accueillir Dieu lorsqu’il fait irruption dans nos vies. Dans
ce récit, nous sommes témoins d’un dialogue merveilleux : cette jeune
fille qui écoute la Parole de Dieu et qui, toute disposée, bien sûr, à Lui
obéir, ne manque pas de poser librement les questions qui lui viennent à
l’esprit. En voyant comment se déroule cette étonnante rencontre entre Marie
et l’Archange Gabriel, nous comprenons mieux ce qu’est la prière. Le plus
beau peut-être est de voir comment la Vierge sainte reprend les mots que Dieu
vient de lui adresser à travers l’Ange. Ainsi, nous l’entendons s'exclamer :
« Voici la servante du
Seigneur. Que tout se passe pour moi selon ta parole » (v. 38). Oui, à
l’Annonciation, il y a une parole, une promesse qui bouleverse Marie. Mais,
même sans comprendre ce qui lui est demandé et tout ce qui va advenir, elle
se déclare totalement disponible à la Parole. Il s’agit là, à la fois d’une
parole, d’une action - elle accueille un enfant en son sein
- et d’une promesse qui se réalise. Merveille de la Miséricorde de Dieu
à l’œuvre dans nos vies ! Marie,
chantre de Miséricorde Aussitôt,
elle part à la rencontre de sa vieille parente Elisabeth chez qui Dieu vient
aussi de faire irruption. L’échange des salutations entre elles est débordant
d’une joie qui les transporte. Elles ont été saisies par la grandeur de Dieu
et elles savent l’exprimer. L’Eglise demande à ses fidèles de chanter ce
cantique d’action de grâce chaque soir pour remercier Dieu de tout ce qu’Il
donne à ses enfants. Et l’on
entend Marie proclamer :
« Sa
miséricorde s’étend d’âge en âge », une phrase qui est le
cœur du Magnificat,
non seulement parce que c’est le centre du Cantique, mais surtout parce que
c’en est la clé. La
miséricorde touche tous ses enfants ; c’est l’objet même de « la promesse faite à nos
pères, en faveur d’Abraham et de sa race à jamais » (v. 55),
expression qui servira de conclusion à l’ensemble de ce chant d’action de
grâce. Marie contemple et décrit la miséricorde de Dieu à travers les
siècles, conformément à cette promesse. Dans le Magnificat, on découvre un fort
contraste entre les pauvres et les riches, entre les humbles et les
puissants ; on pourrait imaginer que Dieu brime les uns, tandis qu’il console
les autres. En fait,
Dieu fait du bien à tout le monde. Renverser les puissants de leurs
trônes et donner à un riche la chance de se retrouver « les mains vides
», c'est un fruit de la Miséricorde de Dieu, aussi sûrement qu'élever un
humble, lui montrer sa dignité, ou combler de biens les affamés pour leur
redonner l’espérance. Dieu veut le bien de tous. « Renvoyer les riches les mains vides, disperser
les superbes », c'est une bénédiction de la miséricorde
divine, car l’orgueilleux va cesser de se croire supérieur aux autres et se
découvrir enfant de Dieu, lui aussi, comme les autres. Pour
terminer, je voudrais souligner que l’on gagne la bataille de la miséricorde,
non pas seulement par des efforts mais en la chantant. C’est d’abord dans la
louange, cette joie de la Miséricorde, que nous trouvons l’énergie intérieure
pour passer aux actes. Charles Péguy compare nos prières à des bateaux
qui avancent vers le Seigneur. Après avoir décrit les principales prières, il
évoque la quatrième flotte invisible : « Et ce sont toutes les prières qui ne sont pas même
dites, les paroles qui ne sont pas prononcées. Mais moi
je les entends. Ces obscurs mouvements du cœur les obscurs bons mouvements, les secrets bons
mouvements qui
naissent et inconsciemment montent vers moi. Celui
qui en est le siège ne les aperçoit même pas. Mais
moi, je les recueille, dit Dieu[2] » Voilà un
cheminement spirituel qui peut nous réunir, par-delà nos paroles, nos
prières, nos traditions : que nos cœurs soient unis dans cet élan
miséricordieux, que nos cœurs battent au rythme même de la Miséricorde de Dieu. Saint
Charbel, cette si grande figure de votre peuple, ne dit pas autre
chose : « Par vos prières, vous pouvez faire pleuvoir la
Miséricorde et irriguer la terre de votre charité. »
Conclusion
Saint Jean Paul II a dit que le Liban était un
« pays-message »[3]. Quel est ce message ? C’est pour moi
d’abord celui de la miséricorde, celle-là même que chante la Vierge Marie
dans le Magnificat.
Ce message est plus utile que jamais, alors que la situation de nos frères
chrétiens et musulmans se dégrade dans de nombreux endroits.
Il est capital, qu’à votre école, chers frères et sœurs, cher amis Libanais,
nous nous réapproprions ce terme de « miséricorde » dont les
racines sont aussi profondes que celles du cèdre, pour déployer nos branches
harmonieusement les uns vers les autres ! Ainsi, nourris et fortifiés
par la sève de la Miséricorde, nous grandirons vers le Ciel !
J’aime remarquer que deux enseignements de Jésus dans les Evangiles peuvent
être mis en parallèle. Il dit d’un côté : « Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste
est parfait » (Mt 5,48), et par ailleurs, dans l’Evangile
selon saint Luc : « Soyez
miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » (6,36).
On peut sans doute en déduire que c’est la miséricorde qui porte le sceau de
la perfection spirituelle.
Souhaitons-nous donc, en ce jour, d’être les uns et les autres accueillants à
ce don de Dieu pour perfectionner notre humanité et de devenir toujours
davantage des serviteurs de la Miséricorde et des artisans de paix dans notre
monde. *** NOTES [1]
Concile Vatican II, Déclaration Nostra Aetate,
1: « Tous les peuples forment, en effet, une seule communauté ; ils
ont une seule origine, puisque Dieu a fait habiter toute la race humaine sur
la face de la terre. » [2]
Charles Péguy, Le
Mystère des Saints Innocents, in
Œuvres poétiques complètes, NRF, Gallimard, 1975, p. 704-705. [3]
Lettre Apostolique à tous les Evêques de l’Eglise catholique sur la situation
du Liban, 7 septembre 1989 |