7e dimanche de Pâques. Dans l’Evangile de Jean, les derniers mots de Jésus : « Je viens vers toi ». Même si, tant que nous sommes sur cette terre, nous ne pouvons pas être témoins du grand dialogue d'amour de Jésus avec son Père, avec ce  récit de saint Jean, nous entrons dans la prière de Jésus au moment même où il va rejoindre son Père : « Je viens vers toi. ». Car, pour Jésus,  c'est l'Heure du grand passage : « Père, l'heure est venue », dit Jésus. Cette heure dont il a parlé à plusieurs reprises, au cours de sa vie terrestre et qu’il  semblait désirer et redouter à la fois.

En cette heure décisive, avec la Passion , la mort et la Résurrection du Christ, Dieu va être glorifié, manifesté en son Fils, et les croyants vont « connaître » enfin le Père, entrer dans son intimité. Cette intimité qui unit le Fils au Père, le Fils la communique aux hommes ; désormais ceux qui accueilleront cette révélation, ceux qui croiront en Jésus, accèderont à cette connaissance, cette intimité du Père. Alors ils entreront dans la vraie vie : « la vie éternelle, c'est de te connaître, toi, le seul Dieu, le vrai Dieu, et de connaître celui que tu as envoyé, Jésus Christ. »

Un autre mot revient souvent dans ce beau texte : « donner ». Jésus insiste beaucoup là-dessus, et c’est là un des grands thèmes de la méditation biblique : notre relation avec Dieu ne se déroule pas sur le registre du « donnant-donnant ». Il nous suffit de nous laisser aimer et combler de sa grâce  en permanence. Le mot «grâce » signifie un don gratuit.

Frères et Sœurs,

 

Depuis 2000 ans, l’Eglise annonce ce  don gratuit de Dieu et nous, ici au Togo, cette Bonne Nouvelle nous est parvenue depuis environ 120 ans.

Et ce matin, nous sommes encore réunis pour l’accueillir, pour qu’il rentre dans nos vies et les illumine : dans nos vies personnelles, nos vies  d’étudiants ;  pour un bon nombre d’entre vous ici en formation intellectuelle et qui êtes confrontés maintenant avec les problèmes liées à la transition vers un nouveau système d’études : celui du L.M.D.

Faire entrer le don gratuit de Dieu dans vos vies familiales, professionnelles, dans vos vies comme membres de la cite terrestre en marche vers la cité céleste…

Aujourd’hui,  le don gratuit  de Dieu, la bonne nouvelle du salut, nous la recevons à travers la 45e  journée mondiale des communications sociales.

Vous  allez me dire : Encore une journée internationale ou mondiale ?

C’est vrai qu’il y en a beaucoup. Ce mois-ci, sous l’égide des Nations Unies, on marquera le   16 juin, la  Journée Mondiale de l'enfant Africain et le 20 juin : Journée Mondiale des réfugiés.

Les journées internationales, vous le savez, sont des journées dédiées à un thème particulier.
Elles peuvent être des journées internationales ou journées mondiales décrétées par l'
ONU pour attirer l'attention sur des enjeux internationaux importants ou promues par des institutions, des (ONG) ou des associations, et largement suivies par le monde.

A Tsévié, le 08 mai, lors des Journées diocésaines de la Jeunesse, j’ai eu l’occasion de rappeler  que les Journées Mondiales de la Jeunesse ont été inventées dans le prolongement d’une année de la jeunesse décrétée par l’O.N.U. en 1985.

On dirait qu’entre  l’Eglise et les O.N.G.  se vit une saine émulation dans ce domaine…

Car nous en avons, des Journées… qui sont spécifiques : ce sont d’abord des journées mondiales de prières ; à commencer par celle su 1er janvier, pour la Paix ; le 15 mai ; c’était celle pour les vocations sacerdotales et religieuses ; l’avant-dernier dimanche d’octobre, ce sera pour les Missions…

La nôtre, celle d’aujourd’hui, est née dans la foulée du concile Vatican II,  clôturée en 1965. Il est fixée, chaque année le dimanche entre l’Ascension et la Pentecôte et a pour objectif de mieux faire connaître les moyens de communication au niveau des paroisses, des diocèses et des services de l'Eglise catholique.

Au cours de cette journée placée sous l'égide de la communication, les chrétiens sont invités à découvrir les médias et les supports de communication proposés par l'Eglise, à prier pour les hommes et les femmes professionnels de la communication, à récolter des fonds pour soutenir les services diocésains de l'information et de la communication.

À chaque époque, l'Église a su utiliser les moyens disponibles pour répondre aux défis toujours nouveaux et communiquer l'Évangile. Elle utilise donc les moyens actuels : sites Internet, blogs, newsletters, bulletins diocésains, journaux paroissiaux, affiches, radio et télévision, édition. Et pour adapter sa communication aux mutations engendrées par les nouvelles technologies, elle a aussi besoin de former ses responsables.

 

Au Concile Vatican II, le Décret  concernant la communication et dénommé « Inter mirifica »  a été promulgué en décembre 1964 et disait dans son préambule :

« Parmi les merveilleuses découvertes techniques qu’avec l’aide de Dieu, le génie de l’homme a tirées de la création, à notre époque surtout, l’Église accueille et suit avec une sollicitude toute maternelle celles qui, plus directement, touchent les facultés spirituelles de l’homme et offrent des possibilités élargies de communiquer très facilement des nouvelles de tout genre, des idées, des orientations.

La première Journée des communications sociales s’est tenue en 1967 et a été marquée par un message du Pape et  cette année c’est le 45e message.  Le Papa Paul VI en a rédigé douze messages ; Jean Paul en 26 ans de pontificat, vingt-sept messages. Benoît XVI en et à son sixième message…

Parmi les thèmes les plus développés, il y a la Vérité, la famille, l’éducation, la jeunesse,

Depuis 2009, le pape traite amplement de la question d’Internet. Pour la première fois de manière aussi explicite, un tel message reconnaît que le monde virtuel est un monde où les jeunes sont particulièrement à leur aise, tandis que l’Église l’est moins. Le ton à l’endroit de la jeunesse est moins le reflet d’un désir de protection, comme c’était le cas jusqu’à présent, mais plutôt l’expression d’un magistère romain qui prend pleinement conscience du lien entre jeunesse et nouvelles technologies. Le message de 2009 s’arrête à des considérations techniques, et de nouvelles réalités des communications font leur entrer dans le vocabulaire papal, à commencer par les réseaux sociaux.

 

En 2010, Benoît XVI poursuit sa réflexion sur le cyberespace avec une nouveauté : il s’adresse directement aux prêtres et leur exhorte à se demander  comment les nouveaux médias peuvent servir la pastorale et la Parole.

En cette année 2011, le message aborde de nouveau la question d’Internet et du monde numérique. Intitulé Vérité, annonce et authenticité de vie à l’ère du numérique, ce message s’inquiète du type de culture qui est généré par le web, et de ses implications sur les individus. Quelques points à souligner :

1.      Sagement employées, elles peuvent contribuer à satisfaire le désir de sens, de vérité et d'unité qui reste l'aspiration plus profonde de l'être humain.

2.      Cette dynamique a contribué à une appréciation renouvelée de la communication, considérée avant tout comme dialogue, échange, solidarité et création de relations positives

3.      Avons-nous le temps d'opérer un discernement critique sur nos choix et de nourrir des rapports humains qui soient vraiment profonds et durables?

4.      Il en résulte qu'il existe un style chrétien de présence également dans le monde numérique : il se concrétise dans une forme de communication honnête et ouverte, responsable et respectueuse de l'autre.

5.      Avant tout nous devons être conscients que la vérité que nous cherchons à partager ne tire pas sa valeur de sa "popularité" ou de la quantité d'attention reçue. Nous devons la faire connaître dans son intégrité, plutôt que chercher à la rendre acceptable, peut-être "en l'édulcorant"

Ici, au Togo, nous ne sommes pas encore complètement à l’ère de la civilisation « numérique ». La majorité des jeunes ne sont pas encore sur Facebook ou Twitter… mais l’Internet rentre de plus en plus dans nos vies et son importance est reconnue pour la diffusion rapide des informations importantes.

L’Internet, nous le savons, peut être la meilleure et la pire des outils de communication. Accompagnons sa diffusion chez nous, des recommandations papales pour que dans nos milieux paroissiaux, familiaux, scolaires, universitaires, s’instaure une dynamique qui  contribue à une appréciation renouvelée de la communication, considérée avant tout comme dialogue, échange, solidarité et création de relations…

 

Père Bertin AGBOBLY-ATAYI
Vicaire Général de l'Archidiocèse de Lomé